Du romantisme s’il vous plaît !

Février, la Saint Valentin, l’occasion de revenir sur une thématique qui ne laisse personne indifférent. S’aimer en 2017, vaste programme ! Entre stress et speedologie, la tâche n’est pas simple. Pourtant, ça ne nous empêche pas de descendre dans l’arène et d’aimer pour le meilleur et pour le pire. Et même de nous vautrer de plus belle dans le romantisme le plus mièvre. D’ailleurs, où en sommes-nous avec celui-là ? On se fait du bien, du mal, on se ramasse, puis on se relève en dignes soldats de Cupidon. C’est l’air du temps…

mots en langue arabe pour dire “je t’aime”, une poésie sentimentale à faire pâlir Shakespeare et toujours cette gêne lorsque l’on parle d’amour. La seule chose qui puisse sauver le monde de sa folie furieuse est appréhendée chez nous comme une perte de contrôle. Un sujet qu’il est préférable d’éluder par un sourire confus, un détournement du regard ou un hochement d’épaule. Ça rend dépendant, alors forcément personne ne veut être le dindon de la farce et puis ça renvoie au corps, à l’appel des sens, des notions avec lesquelles nous ne sommes pas en paix.

Exprimer l’amour par des comportements est tout aussi compliqué que d’en débattre. “On a eu une période sentimentale faste entre la fin des années 60 et le début des années 70. Même s’il concernait principalement les couches aisées de la population, le romantisme avait son mot à dire. On chantait l’amour, on le voyait dans les films égyptiens, on s’identifiait à des héros que l’on voulait imiter. Même le contexte international s’y prêtait, entre mai 68, la montée du socialisme et la libération des mœurs qui l’accompagnait. Tout a rebasculé à partir des années 80 où l’on est officiellement entrés dans l’ère du consumérisme et de la rapidité”, décrit Fouad Benmir, sociologue. Couplé à un stress de plus en plus pesant, cette hégémonie du “fast” a reformaté le rapport amoureux. Le romantisme a progressivement fait les frais d’un manque de transparence, d’un lestage psycho-affectif et d’une industrie du sexe très florissante en revanche. “Il y a beaucoup de peur, d’insécurité pour expliquer ce malaise face aux sentiments. Ça concerne surtout l’homme marocain, qui voit dans toute déclaration un renoncement à sa virilité ou un emprunt à une culture qui n’est pas la sienne. Il se sentira gauche. Les nouveaux moyens de communication aidant, il préfèrera peut-être l’écrire sous forme de message whatsapp suivi d’un émoticône moins compromettant à ses yeux. Les femmes, elles, sortiront plus facilement de leur zone de confort mais attendrons un renvoi d’ascenceur : des attentions, des symboles, la célébration de dates importantes.”

Y croit-on toujours ?

Un peu quand même, parce que dans le fond, on a tous besoin d’une touche de romantisme si petite soit-elle. Ce préliminaire doublement important permet de recréer l’attachement, de nous rappeler pourquoi on s’est choisi un jour et pourquoi on veut poursuivre l’aventure.  La love attitude n’est pas un piège à touristes, loin de là. Ce qui l’est en revanche, c’est son cantonnement à des formes, des modes d’expression,  des gestuelles uniques. Comme  le fameux “je t’aime” qui se traduit différement d’une langue  à une autre : “Il y a de l’ amour” chez les Japonais, “Je suis contaminé par ton être” chez les eskimos, une offrande animale ches les Massaï, le romantisme doit s’adapter à chaque culture sous peine d’être désavoué par le principal concerné :  le couple actuel.  Ce dernier est décrit comme exigeant,  formé par deux entités indépendantes, actives, surmenées, souvent proches de l’implosion mais qui s’aiment, attention ! “On se marie sur le tard, on est pressés, on se jauge depuis que la division des tâches a plus ou moins été abolie. On est plus confortables côté finances et plus friables côté émotions, d’où la nécessité d’un romantisme sur mesure. Celui qui va permettre de muscler la relation”, affirme Maria Bichra, grande prêtresse du coaching  amoureux.

(Re)romantisons, nous le valons bien

Renforcer, il est là l’enjeu. Et si à une certaine époque, la question ne se posait pas (on savait pourquoi on était là et comment tenir le bateau), on a souvent du mal de nos jours à se trouver. “Les couples tendent à oublier ce qu’il faut réllement faire pour alimenter le feu. Ils se laissent distraire par de fausses vérités. Le plus important à mon sens est de s’offrir ce qu’on a de plus précieux : du temps. Le romantisme ne consiste pas juste à s’acheter du chocolat le 14 février ou à embarquer pour les îles Fiji lors du cinquième anniversaire de mariage. Je le vois comme un accord tacite, où chacun donnerait le meilleur de lui-même pour que l’autre se sente apprécié. Le vrai romantisme ne coûte rien”, reprend la coach. Un message doux laissé sur un post-it. Une confiance reboostée. Montrer à l’autre qu’il nous apporte beaucoup, goûter à sa compagnie, le redécouvrir. Baisser les armes. Donner sans rien attendre. “Fournissez de vrais efforts, ceux qui ont un sens dans votre réalité. Admirez-vous réciproquement, partagez votre humour, envoyez-vous des mails dans la journée, tchatez ou écrivez-vous des lettres pour changer, bref improvisez ! Il y a tellement d’options avant, pendant et après la Saint Valentin.” Et tant pis si la déclaration ne semble pas sortie tout droit d’une production hollywoodienne. L’amour, le vrai, tire sa profondeur de petits gestes simples. 

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