Elle est Marocaine, lui Français. Elle a la trentaine, lui la soixantaine. Hasnae El Ouarga et Philippe Fourcadier sont tout deux photographes et ont décidé de mettre en place, pendant un an, une « correspondance photographique », du nom de leur projet. Un projet qui est en fait récent, tout comme leur rencontre. « J’ai vu pour la première fois Phillipe lors de l’accrochage de son exposition aux Nuits Photographiques d’Essaouira en octobre dernier, raconte Hasnae. La pureté, la simplicité et la minimalisme de ses photos m’ont beaucoup attiré ainsi que son traitement du Noir et Blanc qui est totalement différent du mien.« Lors de cet évènement, les deux photographiques sympathisent et discutent. Le courant passe. Et au fil des conversations, une idée surgit : « Philippe m’a proposé qu’on corresponde ensemble non pas avec des mots mais avec des images », explique Hasnae, avant de préciser qu’il avait déjà réalisé un projet similaire avec un autre photographe l’an passé. Peu importe. Hasnae est emballée. « Cette correspondance est un lien et une passerelle culturelle entre deux photographes résidant dans leur pays respectif », insiste-t-elle. Concrètement, ils se répondent l’un à l’autre par photo, et ce, chaque mois. Un échange construit autour d’un thème bien précis : l’équilibre. « C’est un sujet très large qui est constamment en mouvement, car, comme on dit, l’équilibre demande des réajustements constants pour maintenir une certaine stabilité », développe Hasnae. Après « réception », les deux images sont associées sous la forme d’un diptyque et aussitôt publiées sur leurs sites, blogs et comptes sur les réseaux sociaux. Au final de cette année de correspondance, les deux artistes imaginent bien publier une édition, voire monter une exposition, afin que le public s’évade lui-aussi…