#charliehebdo: Le monde musulman dans la rue pour manifester. Hollande lâché par ses « amis ».

De l'Algérie au Niger, du Pakistan à la Mauritanie, le monde musulman a manifesté vendredi, parfois violemment, contre la publication d'une nouvelle caricature du prophète dans le dernier numéro de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo.
De l'Algérie au Niger, du Pakistan à la Mauritanie, le monde musulman a manifesté vendredi, parfois violemment, contre la publication d'une nouvelle caricature du prophète dans le dernier numéro de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo. Du côté de François Hollande, on s'insurge contre ces pays pourtant soutenus par la France dans leur lutte contre le terrorisme.
 
 
Au Niger, les violences ont fait quatre morts, trois civils et un gendarme, à Zinder, deuxième ville du pays, où des manifestants ont attaqué le centre culturel français, incendié des églises et saccagé des commerces tenus par des chrétiens, ont rapporté des habitants. "Il y a un gendarme et trois civils qui ont trouvé la mort", rapporte un policier. "Il faut dire que certains manifestants avaient des arcs et flèches, des gourdins, et ils en ont fait usage. A certains endroits, les affrontements ont été vraiment très violents."
 
Les manifestants criaient, en langue haoussa "Charlie est le diable", a rapporté Aboubacar Mamane, un commerçant joint par téléphone par l'agence reuters.
 
 
Du côté d'Alger, le défilé qui s'était déroulé dans le calme a également dégénéré mais sans faire de morts. Des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles contre les forces de l'ordre dans le quartier du front de mer de la capitale algérienne. Des policiers ont été blessés et plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées dont deux dirigeants islamistes, Ali Belhadj et Hamadache Zeraoui.
 
Au Pakistan, environ deux cents personnes, dont certaines été armées, pour la plupart des étudiants, ont manifesté en criant des slogans et en tirant des coups de feu  devant le consulat de France à Karachi.
 
 
Des manifestations plus pacifiques ont eu lieu après la prière du vendredi dans les capitales d'anciennes colonies françaises au Mali, au Sénégal et en Mauritanie. "Charlie Hebdo dans les toilettes", lisait-on sur une pancarte brandie par un manifestant dans la capitale mauritanienne, Nouakchott.
 
Le site sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est a été le lieu d'une manifestation de quelques centaines de musulmans palestiniens.
 
Du côté de Khartoum, quelques centaines de fidèles ont brièvement manifesté après la grande prière. "Expulsez l'ambassadeur de France, victoire au prophète de Dieu", ont-ils scandé. Sur une banderole on pouvait lire: "le gouvernement français doit présenter des excuses (…)".
 
Une provocation qui a joué le jeu du terrorisme?
 
 
 A Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre l'islamophobie en train selon lui de se développer en Occident et évoqué la menace d'un "choc des civilisations"."Nous suivons avec une grande inquiétude les attaques contre l'islam dissimulées derrière l'attentat contre la publication satirique en France", a déclaré le chef de l'Etat. "Malgré nos efforts pour l'empêcher, la thèse du choc des civilisations est en train de prendre vie."
 
Il a estimé que la décision d'imprimer le nouveau numéro de Charlie Hebdo à plusieurs millions d'exemplaires n'avait rien à voir avec la liberté d'expression mais que cela, au contraire, "terrorisait la liberté des autres".
 
En Arabie saoudite, le Conseil des théologiens, seule institution saoudienne autorisée à donner des avis religieux et à émettre des fatwas, a condamné de son côté la publication des "dessins irrespectueux" du prophète.
 
"Cela profite aux extrémistes qui cherchent une justification au meurtre et au terrorisme", a déclaré un de ses membres, Fahad bin Saad al Madjid.
 
Hollande lâché par ses "amis"
 
Quant aux Présidents du Niger, du Mali et du Sénégal, si ceux-ci ont défilé dimanche dernier avec de nombreux autres chefs d'Etat et de gouvernement aux côtés de François Hollande en solidarité avec les victimes des trois attentats qui ont touché la France la semaine dernière, le ton a maintenant changé. Macky Sall, le président du Sénégal, a ainsi déclaré jeudi soir: "La liberté de la presse ne doit pas, à notre avis, aller dans le sens d'une provocation inutile." 
 
Idem du côté du roi Abdallah II de Jordanie, qui avait participé dimanche à la marche de Paris contre le "terrorisme", et qui a qualifié jeudi Charlie Hebdo d'"irresponsable et inconscient" en raison de sa nouvelle une polémique. Le rassemblement le plus important s'est d'ailleurs déroulé à Amman, où 2.500 manifestants ont défilé sous haute surveillance et dans le calme, arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire "l'atteinte au grand prophète relève du terrorisme mondial".
 
Du côté de la France, c'est l'incompréhension…
 
En réponse à ces manifestations, François Hollande a défendu samedi la liberté d'expression, une des "valeurs" de la France.
 
"La France a des principes et des valeurs et ces valeurs c'est notamment la liberté d'expression" a insisté le président en rappelant que "ces pays, on les a soutenus dans la lutte contre le terrorisme". Visiblement, la pilule passe mal…
 
Interrogé par des journalistes sur les drapeaux français brûlés lors de manifestations dans plusieurs pays, en particulier en Afrique, François Hollande a répondu: "On n’en a pas terminé avec ces comportements là, et il faudra les punir, parce que quand ils se passent en France c’est intolérable, mais même aussi à l’étranger".

"Je pense notamment à ces pays qui parfois ne peuvent pas comprendre ce qu’est la liberté d’expression car ils en ont été privés. Mais aussi, ces pays, on les a soutenus dans la lutte contre le terrorisme, et donc je veux leur exprimer toujours ma solidarité, mais en même temps, la France a des principes et des valeurs et c’est notamment la liberté d’expression", a-t-il ajouté.

 
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