Ce sont des rires qui résonnent dans l’une des classes de l’école Manfalouti à Sidi Bernoussi, alors qu’à quelques pas de là, le silence prédomine. Une animatrice conte une histoire. Les élèves de l’établissement participent aux ateliers du Bibliobus, une bibliothèque mobile lancée par la Fondation Renault Maroc en partenariat avec la Fondation Hiba et l’association Al Jisr. Sensible à l’abandon scolaire, la Fondation Renault Maroc cible ses actions sur deux axes : l’inclusion et la mobilité scolaire. Et qui dit mobilité scolaire, dit accès à la culture au jeune public, notamment aux enfants des quartiers populaires. C’est ainsi chose faite avec le Bibliobus qui est sur les routes casablancaises depuis le 18 février. Concrètement, sur son itinéraire, la bibliothèque mobile a ciblé 10 écoles primaires publiques et 2 centres de proximités éparpillés à Ain Sebâa, Sidi Moumen, Hay Mohammadi et à Sidi Bernoussi.
Le monde imaginaire des enfants
Pendant une semaine, les enfants peuvent dévorer les livres soigneusement rangés à l’intérieur du Bibliobus. Sur les étagères, des encyclopédies, des contes en tout genre et de jolies histoires sur les animaux ou encore l’automobile. Une série de bouquins en langue arabe et française. « Je dis toujours que la lecture est aussi nécessaire que le pain, lance la célèbre actrice marocaine Naima El Mcherqui qui a fait le déplacement pour la présentation du projet. Car un livre nourrit l’esprit. Il renforce la confiance. Il impulse l’imaginaire ». Et pour stimuler la créativité des bambins, le trio a mis sur pied des ateliers de théâtre, d’art-plastique, de lecture ou encore de cinéma. « Dans chaque classe, nous projetons le film d’animation « Iqbal, l’enfants qui n’a pas peur » dans lequel est abordé le sujet du travail des enfants, précise Leila Zizi, responsable communication de la Fondation Hiba. Après le visionnage, un débat est ouvert. » Et d’enchaîner sur un autre atelier : « Lorsque l’animateur a fini de conter une histoire, il peut leur demander d’imaginer la suite ou de dessiner le récit entendu, et ce, en fonction du niveau de la classe. »
Et après ?
Chaque vendredi, les animateurs rencontrent les parents d’élèves. « Nous leur posons une série de questions sur le comportement de leur enfant à la suite de l’initiative, explique Khalil Dekiki, chef de projets du pôle parrainage de l’association Al Jisr. Et jusqu’à présent, le changement est positif ! » A la fin de la semaine, lorsque le mini-bus de la Fondation Renault Maroc reprend la route, le projet ne s’arrête pas. Une centaine de livres sont donnés à l’établissement afin d’alimenter sa bibliothèque scolaire. Et au-delà de l’objectif premier, le Bibliobus vise aussi à fédérer les associations des parents d’élèves ainsi que les professeurs, afin de les impliquer dans le contenu et les actions pédagogiques du projet, et ainsi, de pérenniser cette démarche parascolaire. Car comme le dit si bien Mohamed Lahlou, président de l’association Al Jisr : « Chaque enfant est une richesse… Chaque enfant est un capital dans lequel nous devons miser ».
