Baby-clash, quand l’arrivée d’un enfant menace le couple

Faire un bébé est une grande aventure à deux que l’on a tendance à fantasmer comme un pur moment de bonheur sans nuages. Mais en réalité, changements inévitables de rythmes, contraintes et frustrations génèrent des turbulences qui font parfois trembler le duo sur ses bases ! Explications…

J’ai le blues de toi ! 

“Le couple que mon mari et moi formons a bien failli se dissoudre dans le lait des biberons”, témoigne Lamia. “Pendant les neuf mois de grossesse, j’avais fantasmé ce bébé, idéalisé notre futur quotidien de petite famille unie… avant de me prendre la réalité brute en pleine figure”. Cette image d’Epinal ternie se résume en quelques mots : nourrisson geignard, fatigue intense, absence d’aide, jalousie masquée du conjoint vis-à-vis de l’intrus, accrochages incessants… Pour Amal et son conjoint, très fusionnels naguère, ce sont le manque d’autonomie et la privation de liberté découlant de ce nouveau statut de parents qui ont posé problème : “Il voulait maintenir nos petites virées du samedi soir mais, à cause du casse-tête de la garde, l’un de nous deux restait fatalement sur le carreau. Evidemment, c’était toujours moi ! Quand je le taxais d’égoïste, il répliquait qu’il étouffait dans les couches-culottes et qu’il avait besoin de sortir respirer…”. Puis très vite, les rancœurs s’accumulent et les échanges se muent en une bataille verbale rangée.

Autre élément de discorde, la couche conjugale que le couple déserte. Hind raconte à ce sujet : “Pendant les deux premiers mois, ça a été le no man’s land total. Constatant qu’il prenait mal cette abstinence forcée, j’ai fini par céder à ses sollicitations malgré ma libido au point mort…”. Un an après, Hind n’a toujours pas digéré la pilule et son désir est toujours en berne…

Prisonniers de l’illusion du paradis perdu, nombreux sont ceux qui rechignent à admettre que certains réajustements s’imposent de facto. Oui, rien ne sera plus jamais comme avant ! En tout cas, pas tout de suite… 

Cherchez l’erreur !

S’il ne vient à personne l’idée de s’en prendre au nouveau venu, il n’en demeure pas moins qu’autour de ses cinquante centimètres de chair tendre se cristallisent des conflits récurrents. En France, par exemple, les chiffres en témoignent : un couple sur quatre se sépare dans les premiers mois suivant la naissance d’un enfant. Pour le psychiatre Bernard Geberowicz, qui a consacré un ouvrage à la question, plusieurs facteurs combinés peuvent mettre à mal la supposée lune de miel parentale. On se retrouve alors confrontés à une somme de fausses illusions qui bute contre les difficultés pratiques et logistiques d’un quotidien mal anticipé. Et lorsque se greffent une fragilité émotionnelle et physique chez la jeune mère, et les états d’âme d’un papa perdu qui n’a pas encore trouvé ses marques, la boucle est bouclée ! Le bébé, prioritaire sur tout, épuise l’un et agace l’autre, sans qu’aucune des attentes des partenaires ne réussisse à émerger d’une discussion franche et sans tabous. “Pour lui, je devais tout gérer ; c’était normal. Et en plus, il aurait fallu que je sois souriante, positive et que je continue d’être attentionnée avec lui, comme de coutume ! J’avoue m’être presque demandée duquel des deux bébés je devais m’occuper…”, ironise Yasmina. Verser dans les reproches continuels et faire porter le chapeau à l’autre devient alors monnaie courante, selon le thérapeute familial. Côté féminin : on est porteuse de sentiments ambivalents et quelquefois d’un affect négatif inavouable. On a du mal à vider son sac ou simplement demander de l’aide à l’autre. Côté masculin: la mère, qui a pris, un temps, le pas sur la femme, a soudain des allures d’étrangère !

Autre motif de surchauffe du générateur: le contexte. Les différences de culture familiale ressurgissent, comme par magie, lorsqu’une génération vient en pousser une autre : “il me reprochait de trop déléguer à la nounou, contraintes pro obligent. S’il ne s’occupait pas du tout de notre fille, ça ne l’empêchait pas pour autant de pointer du doigt mes “carences”. J’avais l’impression d’entendre sa propre mère m’invectiver à travers lui”, révèle une Samia sous haute tension au boulot et à la maison. 

5 clés pour prévenir et gérer les crises :

anticiper les difficultés à venir

Dès la période de la grossesse, il convient de dessiner le schéma organisationnel du futur home sweet home, répartition des tâches comprise. La vision Bisounours de l’heureux événement à venir ne doit pas masquer la haie d’obstacles qui va inévitablement se dresser dès le retour de la maternité. Car le couple risque de se retrouver prisonnier d’un circuit fermé, isolé dans sa bulle et ses incompétences. À ce titre, il convient, en amont, de mettre à profit les expériences similaires de son entourage (amis ou famille) pour essayer de tendre vers un modus operandi viable. 

briser l’omerta du silence

Au-delà de la programmation du volet logistique, il n’y a pas de honte à s’épancher, à communiquer à l’autre son ressenti négatif ou ses angoisses. Najat, échaudée par un antagonisme post premier bébé, a pris les devants à la seconde grossesse : “On a beaucoup discuté. Il a fallu du temps pour qu’il intègre qu’une maman est, dans les premiers temps, entièrement accaparée par son bébé, et que son couple passe un peu au second plan”

faire jouer la solidarité et l’empathie

Primo : se souvenir qu’on est une équipe et qu’on ne joue pas l’un contre l’autre. Deuxio : être lucide sur le bouleversement des habitudes du binôme et le changement de rythme que l’arrivée d’un enfant implique. Tertio : faire preuve de souplesse mutuelle pour aménager des parenthèses de respiration à chacun, sans tomber dans des comptes d’apothicaire. Patience, la parentalité ne se construit pas en un jour… 

hiérarchiser ensemble les priorités

Inutile d’attendre la semaine de vacances à deux qu’on ne prendra pas avant longtemps! On concentre son énergie sur l’essentiel (la poussée, nocturne et douloureuse, des dents) et on zappe tout ce qu’on ne peut mener de front pour l’instant (vie sociale débridée, cours de salsa, voyage au Japon…). On ne renonce à rien ; on appuie juste sur le bouton pause ! 

… retrouver l’envie de moments à deux 

Suite à cette première période, que Bernard Geberowicz nomme “la folie des cents premiers jours”, le couple doit, de nouveau, émerger de ses cendres et retrouver sa complicité d’antan. Tout doucement, sans faire de bruit ; car, chut, bébé s’est endormi… 

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