e réalisateur du film “Les chevaux de Dieu” a en effet troqué pour un temps sa caméra contre un appareil photo. Et c’est au travers de ses œuvres photographiques qu’il a choisi de traiter certains thèmes qui le hantent depuis toujours, comme l’Homme et la société marocaine. Dans “À la marge”, Nabil Ayouch nous livre, à travers son regard engagé, une réalité capturée sur le vif : celle de ces marginaux qui peuplent les rues de Casablanca.
Exposées au Louvre lors de la carte blanche donnée à Nabil Ayouch en novembre dernier, ces photos, prises pendant le mois de Ramadan 2013 une heure avant la rupture du jeun, immortalisent mendiants et enfants des rues, nous plongeant de façon troublante dans un Casablanca duquel on détourne habituellement le regard.
“Ces photographies s’inscrivent dans la lignée de thèmes personnels du cinéaste avec une singulière assurance, où la noirceur est tendre et le désespoir souriant. Il est exceptionnel qu’un grand artiste comme Nabil Ayouch garde, dans l’inspiration de son art, le contact avec les troisièmes sous-sols de l’humaine condition et sache transmuer les bas-fonds à la fois en cimetière des ogres, en terrain de chasse au trésor, en scène de débauche et en royaume de la fraternité”, dira Mahi Binebine à propos de cette exposition. On ne l’aurait pas mieux décrite. Courrez-y !
Galerie 38 : 38, route d’Azemmour – Casablanca
Du 19 mars au 19 avril