La pauvreté infantile ne se résume pas à une seule privation. Non. Elle est pire que cela. Elle est multidimensionnelle, c’est-à-dire que les enfants n’ont pas accès à différents droits comme à l’éducation, l’eau potable, la nourriture, l’information, la protection, un logement convenable, des installations sanitaires ou encore aux services de soins médicaux. Un tout qu’a voulu quantifier l’Observatoire national du développement humain (ONDH) qui mène sa deuxième étude sur la pauvreté chez les enfants marocains, mais cette fois-ci en partenariat avec le ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social. Au Maroc, 30% de la population a moins de 18 ans dont 30% moins de 5 ans, 54 % entre 5 et 14 ans et 16 % entre 15 et 17 ans. L’enquête menée par l’ONDH a été réalisée entre 2013 et 2015. Les résultats provisoires viennent d’être révélés lors la conférence régionale sur la pauvreté des enfants de la région MENA qui se tient à Rabat.
A la lecture de ce document, 7 chiffres ou tendances sont à retenir pour avoir en tête l’ampleur de la pauvreté multidimensionnelle au Maroc :
- La majorité des enfants du pays sont privés d’un à deux droits.
- 40,3 %, c’est le taux de pauvreté multidimensionnelle (2 privations ou plus) des enfants, dont 69% en milieu rural et 17,7% en milieu urbain.
- 65% des enfants qui appartiennent à une famille pauvre ou vulnérable sont privés de multiples droits, contre 34,6% pour les autres enfants.
- Près d’un enfant sur deux n’a pas d’assurance maladie. Les autres privations dont ils souffrent sont le logement (32,4 %), la nutrition (27,1%), l’eau (23,4%), l’éducation (18 %), la santé (13%) l’assainissement (8,3%) et l’information (0,6%).
- 12,1% des enfants sont pauvres ou vulnérables monétairement.
- 2,9% des enfants âgés entre 15 et 17 ans chevauchent des privations ayant trait à l’infrastructure (eau, assainissement et logement).
- 1,8% des enfants âgés de moins de 4 ans sont simultanément privés de soins, d’eau et d’alimentation.
Parmi les recommandations de l’ONDH, on retrouve logiquement « l’activation de la souscription des enfants à l’assurance maladie (RAMED, AMO) » ou encore « le développement de l’accès à l’eau potable du réseau surtout en milieu rural. » Pour rappel, la protection de l’enfance est l’un des 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.