En revenant au Maroc, avez-vous retrouvé ce qui vous avait marqué lors de votre première visite ?
En réalité, je considère cette visite comme ma première véritable découverte du Maroc. La première fois, je n’étais restée que 24 heures, sans vraiment avoir le temps de visiter. Cette fois, j’ai pu découvrir Rabat, Casablanca et Marrakech, rencontrer des gens formidables, profiter du calme, de la nature et goûter à une cuisine marocaine que j’ai adorée, notamment le couscous et le tajine.
Vous avez vécu une expérience particulière dans les ruelles de la médina de Marrakech. Quel effet cette visite a-t-elle eu sur vous ?
(Rires) Pour être honnête, j’ai été surprise que les gens me reconnaissent dans la rue. Je pensais au départ que personne ne me connaîtrait, mais dès que je suis entrée dans la médina de Marrakech, j’ai eu l’impression d’être à Khân al-Khalili au Caire. Les gens m’entouraient, citaient les noms des séries et des films auxquels j’ai participé… C’était un vrai moment de joie et de fierté pour moi en tant qu’artiste. Gagner l’attention, l’amour et le suivi du public dans le monde arabe est l’objectif de tout artiste, surtout égyptien, car nous considérons que l’art égyptien s’adresse à tout le monde arabe, pas seulement au public local. J’ai vraiment ressenti beaucoup d’amour et d’estime, et le public marocain occupe depuis longtemps une place très spéciale dans le cœur des artistes égyptiens.
Comment s’est organisée votre participation à la Caftan Week 2025 ?
J’ai accepté cette invitation sans hésiter, car j’ai une grande admiration pour l’artisanat, et le caftan marocain en particulier. En tant qu’ancienne danseuse de ballet, je connais la valeur des vêtements faits main et le soin qu’ils nécessitent. J’ai d’ailleurs visité les ateliers des stylistes marocains et découvert que le caftan est bien plus qu’un vêtement : c’est une œuvre d’art, une histoire façonnée avec passion et précision.
Vous avez assisté au “Défilé des jeunes talents”, un concours dédié aux jeunes stylistes de caftan, et votre enthousiasme était palpable. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Ce qui m’a frappée dans le défilé, c’est le renouveau dans les créations : des caftans à la fois raffinés, luxueux, mais aussi modernisés. J’ai réalisé que ce vêtement n’est pas coincé dans les traditions, mais totalement adaptable à toutes les époques. Je l’ai porté avec fierté et j’envisage même de le remettre en Égypte lors d’événements qui mettent en lumière son élégance.
Suivez-vous le cinéma marocain ?
Bien sûr, je suis les grands progrès réalisés récemment par le cinéma marocain. J’ai notamment suivi l’énorme succès de la réalisatrice Asmae El Moudir au Festival de Cannes, ce qui est une grande fierté pour nous tous. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup travailler dans des productions marocaines, et si on me proposait un projet artistique intéressant, je n’hésiterais pas à l’accepter, car j’aimerais revenir au Maroc encore et encore.
Vous véhiculez l’image d’une femme libre, voire rebelle qui défie les clichés traditionnels. Comment le vivez-vous au quotidien ?
Je suis une femme forte malgré moi. J’ai dû assumer des responsabilités normalement dévolues aux hommes. C’est la réalité qui m’a imposé cela, car j’ai plusieurs missions à remplir et je n’ai personne dans ma vie sur qui je peux compter. D’ailleurs, ce n’est pas seulement l’histoire de Nelly Karim, mais celle de milliers de femmes à travers le monde.
Envisagez-vous de vous remarier un jour ?
Bien sûr, je pourrais envisager de me remarier, mais je souhaite faire un meilleur choix cette fois, choisir quelqu’un de bon sur le plan humain. J’essaie de corriger les erreurs de mes choix passés et de trouver un homme digne de confiance, un homme qui aurait un sens des responsabilités envers moi.
Propos recueillis par Hajar Ismail