Hassan Fekkak : « Les athlètes marocaines sont des sportives RE-DOU-TA-BLES »

Le Comité National Olympique Marocain (CNOM) est dans les starting-blocks. Les JO de Paris 2024 approchent à grand pas. Le point avec le Directeur technique du CNOM, Hassan Fekkak.

Quelle est la force de la délégation sportive marocaine ?
Nous en avons des forces ! Tout d’abord, l’esprit collectif “Team Morocco” qui est très important. Depuis plus de deux ans,
le CNOM rassemble, tous les quatre mois, les athlètes en course pour la qualification des JO. Des relations solides se sont ainsi construites. La délégation est également animée par une très grande fierté de représenter le Royaume aux JO de Paris 2024. Autre force : la relation permanente du CNOM avec les fédérations et le suivi de nos athlètes. Le CNOM a notamment mis en place une application dans laquelle chaque sportif le renseigne sur le nombre d’entraînements réalisés dans une période donné, le nombre de blessures éventuelles ou de litres d’eau bue, etc. Cet état des lieux individualisé nous a permis, et encore aujourd’hui, de faire un suivi méticuleux afin de donner les résultats aux fédérations, chargées de leur préparation, pour améliorer leur performance.

Quelle est la place des sportives dans cette délégation ?

Parmi les 60 sélectionnés, 18 sportives confirmées. Les athlètes marocaines sont des sportives RE-DOU-TA-BLES. Pour vous donner un exemple, lors des derniers Jeux Méditerranéens, sur les 35 % de femmes au sein de la délégation marocaine, 67% sont montées sur le podium! Nous sommes fiers de nos sportives et nous leur apportons notre soutien.

À votre avis, comment renforcer le poids des femmes dans le sport de haut niveau ?

Environ 70% des filles (17-18 ans), évoluant dans le sport de haut niveau, abandonnent l’année du bac ou après le bac pour différentes raisons : la poursuite de leurs études. Aujourd’hui, il n’y a aucun aménagement du temps scolaire, ni au collège, ni au lycée, ni à l’université. Il est très difficile de combiner les études et le sport de haut niveau. Il faut un vrai accompagnement et aménagement de ce temps scolaire. Des sections sport / étude (collèges, lycées) sont proposées, depuis 2018, dans certaines villes. Mais, ce n’est ni suffisant ni adapté à tout le monde. Cela a, au moins, le mérite d’exister. L’autre raison, et c’est un immense point noir, est le harcèlement, la pression sociale, les remarques misogynes et les préjugés dont les filles sont victimes. Nous n’avons pas de chiffres officiels sur ce fléau mais il existe bel et bien ! Aussi, pour renforcer le poids des femmes dans le sport de haut niveau, nous devons absolument mettre en place une série d’actions à l’instar d’une campagne de sensibilisation pour changer les mentalités, un accompagnement (financier, technique, médical, psychologique, etc.), du mentoring ou parrainage d’une sportive de haut niveau, une médiatisation accrue du sport féminin ou encore l’élaboration d’un plan anti-harcèlement pour protéger les sportives notamment dès leur plus jeune âge au sein de leur club, sans oublier l’aménagement du temps scolaire, surtout, pour les athlètes qui souhaitent poursuivre, après le baccalauréat, dans leur discipline. Il est également important de rendre le statut du sportif de haut niveau effectif au niveau national. La Commission Nationale du Sport de Haut Niveau doit être réactivée. Le plan d’actions est vaste mais nécessaire pour soutenir et renforcer le poids des femmes dans le sport de haut niveau. Nous constatons, aussi, une absence importante des femmes dans les instances dirigeantes du sport national. Sur 54 fédérations sportives, seulement cinq femmes sont à leur tête…

 

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