Vous avez récemment pris la décision de reprendre votre carrière de chanteuse. Pourquoi ce retour maintenant ?
La question du timing est intimement liée à ma situation personnelle. Après mon divorce, j’ai envisagé de retrouver des activités qui me procurent du bonheur. Pour être franche, je n’avais pas anticipé ce retour de cette manière. Initialement, le chant en studio était pour moi une forme de thérapie, me permettant de soulager le stress et les pensées négatives. Je reprenais des chansons d’autres artistes, ce qui m’a valu des problèmes de droits d’auteur. Il m’est alors apparu naturel d’enregistrer mes propres compositions. Cette décision me convient parfaitement, car l’art occupe une place centrale dans ma vie. Mon éloignement de la musique était dû aux contraintes du mariage et de la maternité qui exigent une disponibilité totale. Je ne regrette pas cette pause, prise dans l’intérêt de mes enfants. Malgré mon retour à la chanson, je m’efforce de trouver un équilibre entre mes responsabilités familiales, l’art et les affaires.
Comment choisissez-vous les thèmes de vos chansons et pensez-vous que les chansons d’amour ont encore la cote auprès des auditeurs ?
Étant une personne sensible, je suis naturellement attirée par des paroles qui éveillent les émotions, que ce soit celles liées à l’amour ou à la séparation. Je privilégie les chansons qui possèdent une profondeur émotionnelle plutôt que de simples paroles dénuées de sens. Cela dit, j’apprécie aussi les chansons au rythme entraînant qui plaisent particulièrement aux jeunes adeptes des plateformes comme TikTok. Toutefois, sur le plan personnel, je préfère les compositions plus classiques, dotées de sens profond et d’une mélodie élaborée. Mon objectif est de laisser mon empreinte dans les chansons et de nourrir l’oreille musicale des auditeurs, quel que soit leur âge.
Pourquoi avoir mis l’accent sur la chanson égyptienne et qu’en est-il de la chanson marocaine dans vos choix ?
Mon album ne se limite pas à la musique égyptienne ; il combine des chansons égyptiennes et marocaines. Ayant grandi avec les chansons de Oum Kalthoum, j’adore la musique égyptienne, mais je me présente avant tout comme une chanteuse marocaine. Je tiens donc à inclure de bonnes chansons marocaines. Malheureusement, celles qui m’ont été proposées jusqu’à présent ne répondaient pas à mes attentes. Je souhaite apporter ma propre touche aux chansons marocaines, avec un style unique qui me distingue. C’est pourquoi j’ai pris le temps de sélectionner des chansons originales et authentiques. Mon album comprend à la fois des chansons en darija et en dialecte égyptien.
En tant que fondatrice des marques de cosmétiques de luxe Meraqelle et Bassma Boussel Cosmetic, vous attendiez-vous à ce que vos produits rencontrent un tel succès ?
Il était naturel pour moi de m’engager dans un domaine qui correspond à mes intérêts et à ma personnalité. Bien que la facilité aurait été de ne pas travailler et de profiter du confort, je ne peux me passer du sentiment d’accomplissement que le travail m’apporte. L’industrie des produits de beauté s’est avérée être le choix parfait. Quant au succès, je crois fermement qu’il réside dans la sincérité et le dévouement envers son travail. Je consacre le temps et l’énergie nécessaires pour obtenir des résultats parfaits, ce qui satisfait non seulement mes attentes personnelles mais aussi celles de mes clients, quel que soit leur style.
Quelle est pour vous le plus difficile : gérer votre carrière artistique ou vos marques de cosmétiques ?
À mon avis, gérer une carrière artistique est plus complexe que diriger une entreprise. Ayant étudié la gestion et les affaires, la gestion de mes entreprises ne m’a pas posé de grandes difficultés. En revanche, le domaine artistique présente de nombreux défis, pour lesquels je n’ai pas beaucoup d’expérience. Ceci dit, décider de produire mes propres chansons avec une équipe professionnelle a été un atout majeur, car je ne peux pas tout gérer seule. Je délègue certaines tâches à mon équipe, étant particulièrement méticuleuse sur les détails et cherchant constamment la perfection, ce qui demande beaucoup de temps et d’énergie.
Vous avez étudié la mode dans l’un des meilleurs instituts du Caire. Où en est votre projet de rêve de devenir designer de mode ?
Je ne regrette absolument pas d’avoir étudié le design de mode. Au contraire, j’ai beaucoup appris de ces études. Malheureusement, cette profession exige beaucoup de temps, et j’ai de nombreuses autres responsabilités. Je pense que ma mère pourra continuer pour le moment à développer ma marque Bassma Boussel Designs. Je n’ai pas abandonné mon rêve de devenir designer de mode, mais tout est une question de timing.
Qu’est-ce qui a changé dans vos responsabilités envers vos enfants après votre divorce de Tamer Hosny ?
La principale différence depuis le divorce est que je suis devenue une mère célibataire. Je m’efforce donc de maintenir une proximité avec mes enfants afin que leur vie ne soit pas perturbée sur le plan émotionnel ou social. C’est ma priorité absolue. Comme toute mère divorcée, je redouble d’efforts pour que mes enfants ne souffrent d’aucune détresse émotionnelle.
Quel message souhaitez-vous adresser à chaque mère célibataire qui élève ses enfants ?
Il est crucial d’aborder ce sujet, car certaines femmes peuvent percevoir le divorce comme la fin du monde. Pourtant, je crois fermement que cela peut marquer un nouveau départ. En général, la plupart des femmes ne choisissent le divorce que lorsque toutes les autres solutions ont échoué et qu’elles se retrouvent dans une impasse avec leur partenaire, particulièrement lorsque des enfants sont impliqués. Dans ces situations, une relation toxique peut être plus préjudiciable aux enfants que la séparation. À vous mesdames, ne considérez pas le divorce comme un échec. Au contraire, voyez-le comme un tournant positif dans votre vie. Enseignez à vos enfants à éviter les relations toxiques et à ne pas répéter les mêmes erreurs.
Suivez-vous le débat au Maroc concernant la nouvelle réforme de la Moudawana ?
L’engagement personnel de SM le Roi Mohammed VI envers les modifications du Code de la famille, ainsi que son implication pour le bien-être des familles et des femmes marocaines, représente une source de stabilité et de réconfort pour moi-même et pour des millions de Marocaines. Je suis convaincue que la nouvelle Moudawana renforcera les droits des femmes et des familles au Maroc. En tant que Marocaine résidant à l’étranger (MRE), je suis fière de voir un tel soutien royal accordé aux droits des femmes marocaines.
Comment parvenez-vous à maintenir une silhouette aussi parfaite ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours eu un intérêt pour la mode et les produits de beauté. Je suis convaincue que la véritable beauté émane de l’intérieur. Comme beaucoup de femmes, j’ai traversé des périodes de dépression et de découragement où les repas rapides semblaient être la seule option. Cependant, en changeant ma mentalité et en apprenant à contrôler mes émotions, j’ai modifié mon comportement. Désormais, lorsque je ressens du stress ou de la tension, je me mets à courir. En parallèle, je veille à adopter une alimentation saine et à faire de l’exercice régulièrement. Je dis à toutes les femmes qu’il n’est jamais trop tard pour prendre soin de leur poids, de leur santé et de leur silhouette. Il suffit de prendre la décision de commencer, et vous atteindrez une forme qui vous conviendra parfaitement.
Êtes-vous ouverte à l’idée de recourir à la chirurgie esthétique ?
Je soutiens la chirurgie esthétique et j’ai moi-même subi plusieurs interventions. Personne ne peut dicter ce que je devrais faire de mon propre corps. À mon avis, la chirurgie esthétique a positivement transformé la vie de nombreux hommes et femmes.
Quelles sont vos rituels de beauté indispensables ?
Je fais régulièrement usage d’huile d’argan dans ma routine beauté, et chaque matin, je pratique des massages à la glace sur ma peau, une étape que je juge indispensable. En plus de cela, je dispose d’un hammam marocain à la maison où je bénéficie de massages hebdomadaires en utilisant des recettes traditionnelles transmises par nos aïeules. Pour moi, le respect par les femmes marocaines de notre héritage en matière de beauté joue un rôle crucial dans la conservation de notre éclat naturel.
PHOTOGRAPHE Mohamed Sajid
STYLISME ET RÉALISATION Dounia Taibi
MAQUILLAGE ET COIFFURE Camille Petrouvi
ASSISTANTE STYLISTE Soukaina Tirhrar
Remerciements BeldI country club