Jamais sans ma cérémonie

La cérémonie de mariage est le sésame qui légitime les relations affectives et sexuelles entre un homme et une femme.

La cérémonie du mariage marocain obéit à un ordonnancement et à une “mise en scène” immuables. Il est vrai que cette fête a été largement allégée de tout ce qui l’alourdissait sans pour autant en supprimer l’essence et l’esprit. Au cœur de ce cérémonial immuable, le hammam, la cérémonie du henné et la fameuse berza…
En fait, les évolutions constatées sont plus liées à la forme qu’au fond. Les offrandes sont toujours là, mais présentées différemment, la âmmaria (palanquin) s’enrichit de nouvelles matières et couleurs, le rituel ancestral du hammam se déroule dans des spas huppés où la future mariée est invitée à vivre un véritable moment d’enchantement… Les traditions locales (costumes, rites, musique, gastronomie, etc.) s’invitent également au cœur de la cérémonie pour lui conférer un cachet unique. Et les neggafates, ces gardiennes du “temple” veillent d’ailleurs au grain pour un ordonnancement parfait de la fête. « Le cérémonial du mariage résiste et revient même en force. Les jeunes sont particulièrement attachés à perpétuer la traditionJ’ai vu de jeunes filles, modernes et émancipées, redevenir particulièrement traditionnalistes pour l’organisation de leur mariage », constate le l sociologue Mostafa Aboumalek, auteur de la première enquête du genre sur le mariage au Maroc.
En effet, dès qu’il s’agit de célébrer son union, les couples redeviennent conservateurs, quelque soit leur niveau d’instruction, leur ouverture d’esprit… Ce qui fait dire à l’anthropologue Ali Amahan que la cérémonie de mariage est le baromètre qui permet à la famille de tester en temps réel ses valeurs, son savoir-faire, son histoire et sa solidarité, car n’oublions pas que le mariage n’est pas seulement l’union de deux personnes, mais aussi et surtout une alliance entre deux familles.

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