“Chez nous, l’amour s’exprime de façon gestuelle”

Le sociologue Jamal Khalil décrypte pour nous l’amour et ses multiples interprétations, entre hier et aujourd’hui.

Comment l’amour a-t-il évolué dans notre société ?

Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. Le fait d’être en ville ou à la campagne, d’évoluer dans un milieu aisé ou pauvre  joue un rôle important. Pour les personnes ayant fréquenté des écoles mixtes, la relation entre les deux sexes parait naturelle. Pendant toute une période,  garçons et filles sont ensemble. Mais à partir de 4-5 ans, la séparation s’installe et démarre par la façon de s’habiller. Puis, chacun des deux sexes évoluera séparément. Plus tard, à l’adolescence, chacun des deux sexes cherchera l’autre, mais ils vont se heurter à des difficultés de communication. Le garçon, par exemple, a été habitué à une certaine virilité, à se battre et à jouer au foot,  tandis que les filles ont eu une autre évolution différente, avec des jeux différents. Dès lors, la découverte de l’autre est assez  difficile. La fille attend que le garçon lui exprime ses sentiments, alors que lui veut plus exprimer sa virilité et sa force. Mais si, en général, nous sommes dans une société où la séparation est très forte, nous trouvons aussi, et de plus en plus, dans certains milieux sociaux, filles et garçons grandissant ensemble. Ceux-là ont plus de facilité à exprimer leurs sentiments.

Pensez-vous alors que les attentes des filles et des garçons par rapport à l’amour diffèrent ?

Oui, effectivement, les attentes sont différentes. Les garçons ont une vision beaucoup plus constative. Quant aux filles, elles ont une relation basée beaucoup plus sur la qualité. On n’est pas dans la même approche ou la même vision. S’il y a une affection très profonde à la base, l’amour est au rendez-vous et on finira par se comprendre. Mais si on est ensemble pour des questions d’ordre sexuel, là, c’est certain, il y aura des difficultés pour asseoir.

Les jeunes idéalisen-ils, à votre avis, ce sentiment d’amour ?

Deux registres peuvent régir notre vie : le niveau mental et émotionnel. Avec le premier, on peut tout analyser, tandis qu’avec le second, on commande un peu moins les choses. Je crois que la différence c’est que l’on construit ce qu’on veut. Mais ce qui se construit dans la tête ne correspond pas forcément aux sentiments. Il faut souligner que ni les filles ni les garçons n’ont jamais appris à écouter leurs sentiments. En fin de compte, c’est pour cela qu’on ne peut pas prévoir les choses. On est dans une société qui a tendance à vouloir tout commander…

Est-ce que les anciennes générations cultivaient le sentiment amoureux ?

Dans le schéma traditionnel, la femme ne travaille pas et c’est le mari qui subvient à ses besoins. Il a donc un rôle économique important et jouit de cela en montrant qu’il a de l’affection pour sa famille. Dans le cas contraire, et s’il ne remplit pas ce rôle, cela signifie qu’il ne tient pas à sa femme. La femme joue le même rôle mais à l’intérieur et c’est aussi une manière pour elle, d’exprimer ses sentiments. A cause de leur éducation, les personnes expriment autrement leurs sentiments, de façon gestuelle. Je ne pense pas que cela soit un handicap. Le plus important est que les cultures se conjuguent de plus en plus pour que les gens sachent ce qui se passe ailleurs.

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