Dans le couple, lorsqu’un conjoint est accro à la pornographie, les deux personnes font face à des conséquences susceptibles de détruire rapidement leur relation. En outre, la dépendance crée un scénario dans lequel celui qui est accro met ses propres besoins et désirs avant ceux de sa partenaire.
Chez certains hommes, l’addiction est telle qu’ils se mettent à vouloir calquer leur réalité sur la fantaisie. Ils ne voient plus leur partenaire comme l’être humain des premiers jours qu’ils ont choisi pour ses qualités humaines et sa beauté accessible naturelle. D’ailleurs, le naturel ne leur suffit plus, c’est le plastique qui les excite. “Mon ex-mari m’avait demandé de perdre du poids autour de la taille et garder, voire développer davantage, mes fessiers et mes cuisses. Au début, j’ai cru qu’il plaisantait et je lui ai dit que perdre du poids de la sorte était impossible, à monsi que j’aie le super pouvoir de contrôler mes gènes ou de recourir à la chirurgie esthétique. Quelques semaines plus tard, il m’a surpris avec un devis d’un chirurgien connu de la place. En plus de la liposuccion, le document comprenait le prix d’une augmentation mammaire. Il était même prêt à tout prendre en charge avec un crédit à son nom. C’est là que j’ai demandé le divorce, car bien que je fermais l’œil sur son addiction au porno, je refuse catégoriquement d’être la poupée gonflable de quelqu’un”, nous raconte Fadwa, 28 ans.
Sauver son couple à l’ère d’internet
Pour la plupart des femmes, il est difficile d’accepter le fait que leurs conjoints préfèrent passer des nuits blanches devant YouPorn plutôt que les rejoindre au lit. Mais comme dans tous les problèmes au sein d’un couple, la première solution qui se présente c’est la communication. Une discussion honnête et apaisée permet en effet de situer la source du problème : est-ce une vieille habitude d’un ex-adolescent dont la masturbation était le principal hobbie, ou bien a-t-il découvert les plaisirs addictifs et fugaces du porno avec le mariage ? Le premier cas le concerne lui en tant que personne dont le cerveau a été sérieusement affecté par la gratification instantanée et nécessite une thérapie l’aidant à retrouver la joie dans des plaisirs plus sains. Le second cas nécessite l’intervention d’un thérapeute de couple. Dans tous les cas, il ne faut pas se taire en pensant que des vidéos sont plus innocentes qu’une aventure extraconjugale avec une vraie personne. Et il ne faut pas non plus accepter des pratiques sexuelles qui vous mettent mal à l’aise. Car le sexe sert à consolider la tendresse et l’intimité au sein du couple et le faire durer, pas dégoûter sa partenaire ou la rendre malheureuse.