C’est mon histoire : “Je voulais un enfant à tout prix”

Toujours célibataire à 42 ans passés, mon horloge biologique me rattrapait inexorablement. J’étais acculée à trouver un mari, n’importe lequel, pourvu qu’il réalise mon ultime vœu de maternité.

Un beau jour, une connaissance me met en contact avec un veuf, un sexagénaire en pleine forme, bientôt retraité. Quelques échanges plus tard via le net (car Monsieur habitait en Italie) et j’étais convaincue d’avoir trouvé le futur mari qui allait me donner un enfant !

Notre première rencontre a eu lieu dans un café, il présentait bien pour son âge. Comme il vivait à l’étranger, nous avons décidé de nous marier dans son pays de résidence pour faciliter la procédure, avant de venir nous installer chez moi au Maroc.

Nous nous sommes mariés dans son pays, et je suis rentrée pour reprendre mon boulot. Il devait effectuer les démarches nécessaires pour faire reconnaître le mariage au Maroc car je tenais à vivre dans la légalité. Curieusement, les choses traînaient… Pis, un jour où je l’ai appelé, il m’a annoncé qu’il était à l’hôpital en train de récupérer d’une… vasectomie !

J’étais sous le choc. Anéantie. Je voulais un bébé. Qu’allais-je faire de cet homme ? Je lui ai conseillé de ne jamais pointer le bout de son nez, sous peine de lui fracasser le crâne. Il m’a répondu le plus froidement du monde : “Je viens au Maroc et je vais vivre avec toi en tant que mari et femme… Et sache que si tu m’as choisi, c’est parce que personne ne voulait de toi.”

C’est à partir de là que mon cauchemar a réellement commencé. Il s’est incrusté avec la ferme intention de rester et de m’empoisonner l’existence. Des menaces, des insultes, puis des coups. J’ai pensé à porter plainte mais qu’allais-je dire aux flics ? Notre mariage n’avait même pas été validé au Maroc. Je devais absolument m’en débarrasser…

Cette mascarade a duré quelques mois. Le divorce lui était totalement impensable, il voulait faire de moi sa prisonnière sur papiers. Cet homme était en plus un radin qui comptait sur moi pour lui rembourser le moindre dirham dépensé pour l’achat d’un bouquet de menthe. J’ai su alors que son argent allait devenir mon arme.

Un jour, il m’a appelée pour me demander si j’allais venir chez lui. Je lui ai répondu : “Non, mais vu ton état de santé, je sens que tu vas bientôt mourir. Et puisque je suis ta femme et que j’ai droit à la moitié de ta retraite, je vais acheter avec cet argent chaque mois un beau sac.” Son épouvantable avarice l’a convaincu d’accepter le divorce, à condition que les frais de la procédure soient à ma charge.

J’ai enfin pu retrouver ma liberté et j’ai enterré depuis tout projet de remariage. Mais comme on dit, les voies du Seigneur sont impénétrables. Mon vœu d’avoir un enfant s’est concrétisé, après quelques démarches, car une femme célibataire a aussi le droit de prendre un enfant en kafala.

La première fois que j’ai vu ma fille, nos yeux se sont accrochés. Dès que je l’ai vue, j’ai su que c’était mon bébé que j’allais garder et adopter. Elle avait un mois et demi. Elle m’a apporté du bonheur, la joie de vivre, le regard naïf et émerveillé, un optimisme extraordinaire. Ce n’est que du bonheur. Je savoure à chaque instant le bonheur d’être enfin maman.

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