Pour le meilleur et pour affronter le pire

À l’heure des amours jetables et des couples éphémères, Mariem nous raconte cet amour caché qui lui a permis de sauver sa vie de famille et son couple. Au-delà d’une simple passade, cette mère de famille nous offre un témoignage audacieux et émouvant.

J’avais 32 ans lorsque j’ai fait la connaissance de Youssef lors d’un congrès médical à Paris. J’avais laissé ma petite fille de 2 ans, et je culpabilisais, car j’avais peur pour elle, d’autant plus que Amine, mon époux, avait sombré dans la dépression suite au décès brutal de son père dans un accident de voiture.  Il s’était réfugié dans l’alcool, mais après plusieurs traitements et cures, il était sobre depuis quelques mois. Cependant, je continuais à avoir peur. Peur qu’il sombre. Peur qu’il ne fasse pas attention à notre fille. Il était loin le temps où nous filions le parfait amour et où tous nos amis enviaient le couple que nous formions… Amine a été au cours de nos premières années de mariage le mari idéal.  Mais l’accident qui a emporté son père a changé le cours de notre vie. 

Amine était rongé par la culpabilité :  c’était lui au volant du véhicule. Il n’a eu aucune égratignure tandis que son père est mort sur le coup. Mon mari avait changé du tout au tout. Notre vie de couple a basculé de la vie parfaite à l’enfer sur terre. Nous ne partagions plus rien, plus d’intimité, nos discussions étaient devenues des reproches. Notre vie était rythmée par les rendez-vous chez le psychiatre, les groupes de paroles et les traitements antidépresseurs. 

Amine avait arrêté d’aller à son cabinet dentaire et je portais à bras-le-corps mon rôle de parent seule. Ce congrès était une véritable échappatoire, loin de l’ambiance anxiogène qui règne à la maison. Amine était fragile psychologiquement, et pouvait à tout moment sombrer dans l’alcoolisme. 

Un amour clandestin

“Moi c’est Youssef, votre visage m’est familier” m’avait-il dit en se présentant le premier jour. Youssef était de la même génération que mon époux et nous avions des amis en commun, ce qui rendait notre histoire improbable. Et pourtant, nous avons passé le weekend ensemble, à nous raconter nos vies, à partager nos secrets les plus intimes. Il était aussi marié, sa femme voulait avoir des enfants et lui n’en voulait pas, car il estimait qu’aimer les enfants des autres lui suffisait. Contre toute raison, contre toutes les conventions, nous avons été irrémédiablement attirés l’un envers l’autre… Philtre magique ? Impossible de résister. 

Pour autant, il n’était pas question pour moi de tout envoyer bouler. J’aimais profondément mon mari et ma fille. Mais cet amour clandestin entre Youssef et moi a été ma bulle de bonheur, mon oxygène pour faire face aux difficultés de la vie. 

Nous avons continué à nous voir à notre retour au pays. Nos rendez-vous, nos discussions profondes, et nos nuits envoûtantes et irréelles m’ont aidées à trouver un équilibre dans un quotidien qui pouvait être tragique lorsqu’Amine rechutait. Avec Youssef, c’était différent, je me permettais d’être plus légère, je me suis découverte plus femme. Je m’échappais de mon rôle de mère et d’épouse prête à tout pour sauver son mari de l’alcoolisme. Youssef me rappelait Amine quand il est sobre. Au cours de nos échanges, Youssef avait toujours le mot juste pour me réconforter et m’apaiser. Nous nous sommes fréquentés pendant cinq ans. Cinq années pendant lesquelles Youssef m’a aimé et m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais vraiment. Je ne m’en cache pas, à plusieurs reprises, je me suis vue vivre avec Youssef et quitter mon mari. Mais il y avait une part de moi qui tenait à notre vie de famille. Youssef le savait, il était hors de question pour lui de me détourner de mon mariage. Il était là pour moi, comme je l’ai été pour lui. Je me souviens qu’au détours d’une de nos conversations, il m’avait dit “Je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas  quitter ta famille pour moi et je respecte ton choix. Un jour, chacun de nous devra prendre un chemin différent…”

Une aventure salvatrice

Lorsqu’Amine allait mieux, c’était un pas de plus vers la guérison et une victoire de plus contre l’alcoolisme. Mais lorsqu’il flanchait, ma vie redevenait un marasme. Youssef me redonnait la force pour vaincre la maladie de mon mari et être une bonne mère pour ma fille. Il était cet homme attentionné qui m’offrait des cadeaux somptueux, qui m’écoutait au téléphone raconter mes déboires et mes soucis. Amine a eu des doutes sur ma fidélité, mais je ne lui ai jamais rien avoué. Cette aventure a eu un effet salvateur sur notre couple. 

Aujourd’hui, l’état de santé d’Amine s’est beaucoup amélioré, il a repris son cabinet et notre famille s’est retrouvée. Il en est à sa troisième année de sobriété. Aya ma fille a 10 ans aujourd’hui, et elle sait que son papa et sa maman s’aiment envers et contre tous. Youssef et moi nous ne sommes plus amants. Il a fini par avoir des enfants. Bien qu’il ait divorcé, ni lui ni moi n’avons envisagé de nous unir. Lui est bien trop impliqué aujourd’hui dans sa vie de papa, après un divorce catastrophique. Et moi j’aime mon mari et la vie que nous avons construite.
Youssef et moi, nous nous sommes aimés en secret, pour le meilleur et pour affronter le pire.

Le premier film projeté dans le cadre de la compétition officielle du Festival international du film de Marrakech nous a
Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem a présidé, samedi à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc à Rabat,
Venu pour la première fois au Festival international du Film de Marrakech (FIFM), le réalisateur Tim Burton a participé, avec
Ce samedi matin, les membres du jury du festival international du film de Marrakech se sont prêtés à l'exercice des
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4