L’amour sous surveillance

Pour certains couples, la confiance repose sur la transpartence totale allant du mot de passe de son téléphone à la géolocalisation en temps réel. Manque de confiance ? Voici quelques éléments de réponse.

Pour certains, partager ses mots de passe sur les réseaux sociaux avec son partenaire va de soi. Ce serait aussi un gage de confiance. Aya, 25 ans, a expérimenté les travers d’une telle ouverture surtout lorsque son partenaire s’est permis d’interférer dans ses échanges privés avec ses amis, de jouer à l’espion sans aucun scrupule et d’intervenir sur ses comptes. “J’ai découvert que mon fiancé avec qui je partageais mes codes d’accès sur Instagram avait supprimé des échanges que j’ai eus avec un ami de longue date”, se désole-t-elle. Pour Maria, 40 ans, victime d’infidélité dans le passé, la transparence est une évidence. “Le fait d’avoir accès aux mots de passe me rassure et  me permet de garder un oeil  sur ses activités sur les réseaux sociaux”, nous confie-t-elle. Pourtant, c’est une démarche qui peut cacher bien des travers.  “La personne qui aime fouiller dans la vie de son partenaire cherche au contraire à confirmer son infidélité de manière inconsciente. Cela biaise complètement les relations, parce que notre cerveau est programmé pour trouver ce qu’il cherche. Aller fouiner dans le territoire de l’autre va amener l’autre à ne pas chercher des preuves de sa fidélité, mais des preuves de son infidélité”, explique Amel Sebti, coach et psychothérapeute. Le couple, comme elle tient à le rappeler, “se construit par un juste équilibre entre la proximité et la distance. Or s’il n’y a pas de distance et de distanciation, il n’y a pas de couple. L’amour fusion n’existe pas”, soutient-elle. 

Besoin de contrôle

Donner accès à ses espaces personnels de communication à son conjoint peut être un acte totalement banal, sauf quand l’exigence d’un tel accès est motivée par une intention d’intervention et de traque. “Il y a là un besoin de contrôle, de ne laisser aucun espace de liberté de penser, d’agir, de raisonner et de ressentir”, affirme Amel Sebti. Or, dans un couple, nous faisons parfois l’erreur de faire un transfert de ce que nous sommes sur notre conjoint, car “notre premier miroir, c’est l’autre, et nous avons envie de confirmer et de chercher en l’autre ce que nous pensons de nous-même”, explique la spécialiste. De manière générale, lorsque nous partageons à outrance les informations qui nous concernent avec notre conjoint, cela impacte le couple et dénote d’un manque de confiance. “Outre le fait de vouloir faire disparaitre l’autre comme individu, les impacts sur le couple sont multiples”, assure Amel Sebti avant de développer, “la confiance est souillée, or celle-ci est un des piliers fondamentaux de la réussite d’un couple. La confiance est bien entendu le contraire du contrôle”. Le deuxième impact est indéniablement la fuite. “À chaque fois que je  m’incruste dans l’univers de l’autre, ce dernier a tendance à fuire pour se protéger, car il n’y a pas de place pour deux”, souligne la coach. 

Vouloir connaitre l’autre parfaitement n’est qu’un fantasme. L’autre peut rester cet être qu’on a sans cesse envie de découvrir et de séduire, ce qui représente un véritable moteur dans une relation. “Préserver le jardin secret de l’autre est fondamental”, insiste la coach. En gardant certaines choses pour soi, vous préservez et nourrissez votre couple de manière positive et pérenne. “En psychanalyse, nous préférons parler de proximité, d’échange… Cette proximité est maintenue par la curiosité, l’émerveillement, l’intérêt que je peux porter à l’autre. Si l’autre ne dispose plus de ce jardin secret, cet endroit sécure, je n’aurai personnellement plus rien à découvrir de lui et c’est extrêmement nuisible pour la relation”, précise-t-elle.

Fausse preuve d’amour 

Si beaucoup de couples partagent leurs identifiants et codes de téléphone, d’ordinateur et de réseaux sociaux dans un souci d’honnêteté, le rapport amoureux, l’intimité et la vie à deux s’en retrouvent biaisés. Partager ses identifiants n’est donc pas une preuve d’amour, mais plutôt un manque de confiance en soi. “C’est une faille narcissique”, relève Amel Sebti. La peur de l’infidélité ou de l’abandon provient de l’enfance. Tous ces manques et ces insécurités sont projetés sur le partenaire. “Le couple est une entité à part. Chacun de ses membres a une vision et une vie qui lui est propre. Le sentiment de sécurité est la base d’une relation d’amour bâtie avec authenticité, intégrité et honnêteté. Il faudrait dès lors s’investir ensemble pour nourrir son couple. Faire un engagement de nos valeurs pour la construction d’une entité durable saine et sécure”, rappelle la thérapeute.

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