Lorsqu’on est amoureuse, on ferme inconsciemment les yeux sur beaucoup de choses, sur les défauts et les imperfections de son partenaire, et on ne voit que le côté positif de la relation. Omar était l’homme de ma vie, et nous étions ensemble depuis plus de 5 ans. En apparence, nous filions le parfait amour. Nos fiançailles se sont bien déroulées, et j’aurais dû être sur un petit nuage, mais ce n’était pas le cas. Les agissements de ma future belle-famille me turlupinaient. La famille de Omar était pourtant aisée, habituée à un train de vie luxueux. Au début, j’ai été accueillie à bras ouverts, mais au fil du temps, j’ai réalisé que leur amour était conditionnel, lié aux apparences et aux biens matériels. Et plus le mariage approchait et plus notre union était conditionnée par les exigences de Omar et de sa famille. La pression était tellement importante que je me suis retrouvée à me demander si Omar se mariait avec moi ou avec mon compte de banque. Mais si je pouvais passer l’éponge sur toutes les exigences matérielles, il m’était impossible de fermer les yeux sur l’infidélité, la tromperie et le mensonge… C’est pour cela qu’à quelques heures de la cérémonie de mon mariage, j’ai tout annulé au grand dam de ma famille.
La boîte de pandore
La vénalité de ma belle-famille n’était que la face cachée de l’iceberg. Omar me trompait. J’en étais presque sûre… J’avais remarqué certains comportements qui me paraissaient suspects. Des coups de fils à des heures tardives de la part d’un soi-disant coach sportif, une façon de cacher son téléphone pour que je ne vois pas le nom de ses correspondants, une odeur de parfum féminin sur ses habits et sa peau,…. Tous les signes étaient là mais je n’avais pas la preuve formelle de sa trahison. Jusqu’à ce fameux message que j’ai intercepté. Nous étions à quelques jours du mariage, et Omar devait faire les derniers essayages de son smoking chez le tailleur. Assise sur le canapé, j’admirais la coupe parfaite du costume qu’il essayait quand un message arrive sur son téléphone, posé à côté de moi. Une certaine S.B lui écrivait “Tu me manques. À ce soir, mon amour”. Ce message me confirmait que Omar ne se contentait pas seulement de regarder les filles, mais qu’il passait aussi à l’acte. Sur le coup, je n’ai rien laissé paraître. J’avais envie de le confronter, mais en même temps, j’avais peur d’ouvrir la boîte de pandore.
Ce message me hantait. À maintes reprises, mes lèvres me brûlaient et j’avais envie de lui en parler. J’ai tergiversé… jusqu’au jour J. Ce fameux 5 juillet 2013, à quelques heures à peine de la cérémonie, j’ai décidé d’avoir une discussion franche avec Omar. Je me suis rendue chez lui sans le prévenir.
Le ciel m’est tombé sur la tête. Omar était en bonne compagnie. La fameuse S.B., en petite tenue, sortait de la chambre à coucher, et lui venait de prendre un bain. Une simple serviette cachait sa nudité. Omar a essayé de me convaincre qu’il ne faisait qu’héberger en tout bien tout honneur S. qui avait besoin d’un endroit pour dormir. Je lui ai parlé du message que j’avais vu lorsque nous étions chez le tailleur. “Il n’ y a aucun doute, Omar. Tu me trompes. Nous sommes à quelques heures de la cérémonie de notre mariage, et tu oses me faire ça ?” Omar a juré ses grands dieux que je me faisais un cinéma. Il a nié avec véhémence toute relation physique avec cette femme. Mais sûre de ce que je soupçonnais, je lui ai demandé de déverrouiller son téléphone. Sans aucune surprise, la fameuse S.B. était bien sa maîtresse. Omar a essayé de me convaincre que c’était la dernière fois qu’il la voyait. Chaque aveu était comme un coup de poignard dans mon cœur déjà meurtri. Je me suis sentie trahie, humiliée.
Libérée d’un poids
En une fraction de seconde, j’ai réalisé que je ne pouvais pas épouser un homme, de surcroît infidèle, qui n’avait aucun respect pour notre engagement. L’annulation du mariage a été une décision douloureuse, mais nécessaire. J’ai dû affronter la désapprobation de nos deux familles, et le qu’en dira-t-on de la société. Certains m’ont traitée de folle, d’autres ont supposé que j’étais simplement à la recherche d’une excuse pour rompre. Mais pour moi, c’était une question de respect de soi et de vérité. J’ai demandé à mon père d’annuler le mariage et de ne pas appeler l’Adoul. Ce jour-là, mon mariage s’est transformé en une gigantesque fête en compagnie des membres de ma famille et de mes amis.
Je me sentais libérée d’un poids. Je remercie Dieu de m’avoir donné le courage de suivre mon instinct et de dire non à une vie de mensonges et de faux-semblants. Le chemin vers la guérison a été long, mais je me suis reconstruite. Dix ans après, j’ai trouvé le véritable amour, celui qui est fondé sur le respect, la confiance et l’authenticité. Et je souhaite à tous ceux qui ont traversé des épreuves similaires de trouver la force de choisir leur propre bonheur, même si cela signifie marcher seul pour un certain temps.