Arnaque sentimentale: Un mariage vénal

Myriam s’est laissée berner par un homme qui avait tout du prince charmant. Elle nous raconte à travers ces lignes l’escroquerie au mariage dont elle a été victime et qui l’a précipitée dans un gouffre financier sans fin.

Tout a commencé en 2017. J’étais en mission au Maroc lorsque j’ai fait la connaissance de cet homme qui correspondait en tous points à mon idéal masculin. Diplômé d’une grande école d’ingénierie en France, il venait de rentrer au pays pour aider son père à gérer l’entreprise familiale. Tout est allé très vite entre nous. Je lui ai rapidement fait part de mes projets professionnels et de mon intention de m’installer à Londres. Il n’y voyait aucun inconvénient, du moins au début. Il venait d’ailleurs m’y rejoindre assez souvent, et on parlait mariage… Dans ma tête, tout cela sonnait presque comme une évidence. J’étais tombée sur le prince charmant, il n’y avait aucune raison de laisser traîner les choses : j’avais entamé la trentaine, j’avais une très bonne situation et lui aussi semblait avoir un très bon poste.  

Tout est allé à la vitesse grand V. Il me demanda en mariage quelques mois plus tard. J’étais sur un petit nuage. Pendant nos fiançailles, il n’a eu de cesse de me pousser à faire des examens prouvant que je n’avais aucun problème d’infertilité. J’ai fait ce qu’il exigeait de moi, sans rechigner. J’avais remarqué que lorsque je cédais à ses caprices et que je disais oui à tout, notre relation se passait plutôt bien. Du moins, c’est ce que je voulais croire.

Escroquerie aux sentiments 

Je suis tombée rapidement enceinte après notre mariage. Il me poussa à rester à Londres où je continuais mon activité professionnelle et d’y accoucher également. “C’est gratuit. Et puis, ainsi, je pourrais nous trouver un petit nid douillet au Maroc”, me dit-il. Son idée était d’acheter un appartement à deux pour y vivre après la venue du bébé. C’était, me semble-t-il, une chose bien normale lorsqu’on est mariés, sauf que les conditions qu’il m’a imposées m’ont conduites à la banqueroute. Il me proposa de payer la moitié du prix de l’appartement à deux et de prendre le reste à crédit. J’ai accepté le deal, sauf qu’il n’a jamais payé la moitié de la somme convenue. De plus, il m’a persuadé de prendre le crédit en mon nom, car, m’avoua-t-il, “je déclare un revenu moindre sur mes fiches de paie, la banque ne m’accordera jamais de prêt”. Il m’a aussi proposé de signer un contrat qui prouverait qu’il me rembourserait la moitié du crédit. J’ai accepté de prendre le crédit, et j’ai refusé d’établir un contrat, car à mon sens, la confiance est tacite entre époux.

Tout au long de ma grossesse, il n’est venu que deux fois à Londres pour me voir. La première fois, pour l’échographie des trois premiers mois et la seconde fois, pour l’accouchement. Il est resté avec nous à peine cinq jours et s’est empressé de rentrer à Casablanca, sous prétexte qu’il doit aider son père pour un redressement fiscal. Je lui paie aussi son billet de retour. Je me suis occupée seule du déménagement à Casablanca. Je me souviens qu’à l’époque j’étais mal au point, en plein post-partum et je souffrais du baby-blues. Je suis donc rentrée au Maroc, dans le fameux appartement qu’il avait choisi et qu’il avait meublé à son goût, avec mon argent, sans jamais me demander mon avis.

Ayant quitté mes fonctions à Londres, je ne percevais que mes allocations de chômage, et pourtant nous partagions toutes les dépenses. Un soir, alors que je m’occupais de notre fille, il rentre très tard et me demande si j’ai préparé le dîner. J’étais déprimée, et je n’arrivais pas à concilier ma nouvelle vie de maman et celle de femme au foyer. “Je ne peux pas tout faire, m’occuper de notre fille subvenir aux besoins de la maison, tu dois aussi jouer ton rôle d’homme”, lui ai-je répondu à bout de nerfs… Ces paroles allaient me plonger moi et ma fille en enfer.

Il me tient sous son joug 

Quelques jours après cette altercation, il quitte le domicile conjugal alors que j’étais endormie. J’essaie en vain de le joindre par téléphone. Quand il daigne enfin me répondre, il me dit qu’il veut divorcer. J’étais effondrée. Je trouvais cela complètement absurde de mettre fin à notre union, car cela faisait à peine un an que nous étions mariés et notre petite fille venait d’avoir deux mois. “Je ne me sens pas l’homme de la famille. Si tu veux que je revienne, tu dois mettre la totalité de l’appartement en mon nom et continuer à payer le crédit.”  C’était son ultimatum. Je n’ai pas cédé. Quelques jours plus tard, j’ai reçu une convocation du tribunal pour divorcer… Ce fut le début de la descente aux enfers. L’homme que j’avais aimé et en qui j’avais placé ma confiance n’était qu’un être vil, manipulateur et matérialiste capable de tout pour assouvir sa cupidité. Il séquestre le passeport de ma fille et le mien, avec l’interdiction formelle pour ma fille et moi de quitter le territoire. 

Malgré plusieurs démarches prouvant que j’étais domiciliée à Londres, que ma fille es de nationalité française et qu’elle est née là-bas, je ne pouvais pas retourner en Angleterre. Aujourd’hui, je suis prisonnière de son bon vouloir car ayant l’obligation de lui accorder un droit de visite, je suis obligée de rester tous les dimanches chez moi au cas où il viendrait voir sa fille. Il ne vient jamais. Il a même essayé à plusieurs reprises de me prendre ma fille et d’en avoir la garde exclusive prétextant que je voulais la kidnapper. Heureusement, j’avais assez de preuves pour prouver le contraire… Il ne paie même pas la pension alimentaire pour sa fille. Pire encore, lui qui prétendait ne pas avoir assez d’argent pour subvenir à nos besoins les plus basiques, a racheté l’appartement dans lequel nous vivions lors d’une vente aux enchères organisée par la banque… En plus de l’appartement qu’il m’a pris, je dois lui rembourser une grosse somme…

À travers mon histoire, j’aimerais dire aux femmes de ne jamais renoncer à leurs droits au nom de l’amour, et au moindre “red flag” apparaissant au début d’une relation, de le relever et de ne pas se voiler la face. Sinon, le prix à payer sera salé !

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