C’est mon histoire : Je me suis convertie à l’islam

Emilie n’est pas tombée dans l’islam par hasard. Après un long cheminement intellectuel et une quête de sens, son choix devient évident. Guidée par la raison, elle finit par embrasser pleinement cette religion. Voici son histoire.

Le 6 mars 2015, je me suis convertie à l’islam. Cela fait exactement dix ans. Je suis née en France de parents relativement athées ou agnostiques qui n’ont pas souhaité me baptiser. Enfant, mon père tenait toutefois à ce que j’aille au catéchisme pour recevoir une certaine éducation, pas tant sur le plan religieux qu’au niveau des principes de vie, de la morale, des valeurs. J’aimais bien ces rencontres. J’aimais écouter les histoires d’Abraham, de Moïse, de Jésus qui m’inspirent même un poème. J’aimais aller à la messe seule, avec ma trottinette. Je crois en Dieu et je lis ma bible pour enfants. À 13 ans, je décide de me faire baptiser et deviens catholique. 

À cette époque, croire en Dieu équivaut pour moi à croire au christianisme. Je n’ai pas vraiment conscience des autres voies existantes, et ce jusqu’à mes 19 ans. Indirectement, c’est grâce au Maroc que je fais connaissance avec l’islam. En 2007, alors que j’y fais mon premier voyage avec mon père et mes sœurs, je tombe foudroyée d’amour et de passion pour cette terre. À partir de ce moment, je mets tout en œuvre pour apprendre à connaître le “Pays du soleil couchant”, avec la ferme intuition que j’y reviendrai, non plus comme touriste mais comme l’une des siens. De toute évidence, il me fallait apprendre l’arabe. 

La quête

Je m’inscris à une université parisienne réputée pour l’apprentissage des langues orientales qui donne notamment des cours de darija. Pour y accéder, il faut d’abord valider une année d’arabe littéral, ce à quoi je m’applique assidûment. Dans ma classe, nombreux sont les élèves musulmans qui suivent l’enseignement en vue de savoir lire et comprendre le Coran. J., une jeune femme franco-marocaine, en fait partie. Nous nous lions d’amitié et arrive une conversation dans laquelle elle me parle de sa religion : “Tu sais, dans l’islam, nous avons les mêmes prophètes que dans le christianisme. La différence, c’est que nous ne considérons pas que Jésus est le fils de Dieu et qu’on reconnaît le dernier d’entre eux, Mohammed.”

Dans mon esprit, la première graine de ma quête est plantée. En tant qu’Occidentale de base, je méconnais l’islam, qu’inconsciemment j’imagine comme une autre religion lointaine et indépendante. Pour la première fois, je réalise que l’islam n’est que la continuité du christianisme et du judaïsme, et qu’il ne s’agit en réalité que de la dernière “mise à jour”. 

D’autres éléments bien connus des musulmans m’ont également agréablement surprise : l’absence de clergé, le pardon délivré par Dieu et non par le prêtre lors des confessions, soit la possibilité de parler directement avec Lui, une forme de simplicité dans le dogme, moins métaphorique que la trinité chrétienne par exemple… Après cette discussion, je prends le temps de lire, de faire des recherches, de discuter avec des spécialistes et autres, de comprendre. Je ne comprends pas tout mais je sens que quelque chose m’appelle à cette religion. 

Parmi mes lectures, le titre d’un livre me marque particulièrement : “Par amour pour Jésus j’ai embrassé l’islam” de Simon Alfredo Carabello. Cela peut sembler contradictoire pour une personne qui ne connaît pas l’importance de Jésus en islam, cité de nombreuses fois dans le Coran. Les prophètes du judaïsme, du christianisme et de l’islam sont les mêmes et font partie de la même grande histoire du monothéisme, des religions du Livre. Pourquoi ne pas reconnaître la dernière ? 

Malgré ma conviction sur le plan intellectuel, dans mon cœur, j’attends vainement un signe, une révélation qui me provoquerait le déclic final. Un peu comme la célèbre rappeuse Diam’s qui témoigne avoir vécu une expérience mystique en lisant le Coran sur une plage de l’Ile Maurice. J’attends éperdument le déclic, jusqu’à comprendre que le déclic – comme souvent dans la vie–, c’est d’arrêter de l’attendre. Le vendredi suivant, je me convertis à l’islam après le prêche.  

On peut s’appeler Emilie ET être musulmane 

Mon adhésion à l’islam est purement rationnelle. C’est par la raison et la logique que j’y viens, et par son caractère universel. Je suis en quête de vérité et à mon sens, une vérité est nécessairement absolue, valable pour tous et accessible à tous. D’ailleurs, on me demande souvent si j’ai choisi un “prénom musulman”. Cette question m’agace. Je suis née Emilie et je mourrai Emilie. L’islam n’est pas une religion destinée qu’aux Arabes donc il est important pour moi de montrer qu’on peut s’appeler Emilie ET être musulmane.  

Selon moi, être musulmane signifie vivre le monde et les relations humaines de la manière la plus cohérente et bénéfique pour l’Homme. Les médias en France ne donnent souvent pas une image positive de l’islam et des musulmans. Cela me fait penser à une citation bien connue de Cat Stevens, chanteur britannique converti à l’islam : “Heureusement que j’ai connu l’islam avant de connaître les musulmans”. 

Pour ma part, je connais les musulmans avant l’islam et suis profondément touchée par leurs comportements de générosité, d’accueil, de partage. Un an après ma conversion, je réalise mon rêve d’aller habiter au Maroc, à Casablanca, et depuis lors ne cesse d’expérimenter ces valeurs au quotidien. 

Pendant le Ramadan, j’aime me rendre à la mosquée Hassan II pour les prières de tarawih, également pour celle de l’Aïd. Je suis toujours émue de voir autant de monde marcher et se rassembler pour la même cause, pour la même foi, pour Dieu. 

Le mois béni est une parfaite occasion d’apaiser son cœur et faire le point sur sa vie, aussi pour partager de chaleureux ftours entre amis et familles. C’est une période qui éprouve mais qui fait du bien, et on est toujours un peu nostalgique quand vient sa fin.

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