“J’ai grandi entourée de femmes élégantes. Mes deux grands-mères choisissaient leurs tissus, souvent rapportés de leurs voyages. Pour moi, c’était magique de voir un vêtement prendre vie à partir d’une matière coup de cœur”, explique Kenza Wahabi. Cette fascination pour la création et l’idée que chaque vêtement peut raconter une histoire, l’a suivie tout au long de son parcours. Aussi, après des études de commerce, elle choisit, suite à une rencontre avec une fleuriste à Marrakech, de donner vie à ses rêves.
Et c’est un simple morceau de tissu, un brocart noir aux motifs floraux (Bahja) qui change sa vie. “Je suis passée devant un marchand de tissu et j’ai eu un coup de cœur immédiat pour ce tissu. Il m’a hanté toute la nuit. Le lendemain, je suis allée l’acheter et je suis allée chez un couturier.” Kenza déniche, après plusieurs tentatives, le couturier qui accepte de réaliser la veste de ses rêves. “J’étais émerveillée par la façon dont mon idée avait pris vie… C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’appeler ma marque Rue des Tilleuls”, précise Kenza Wahabi. Le nom est un clin d’œil à la maison de sa grand-mère, située à Casablanca dans la rue du même nom.
Artisanat et authenticité
L’ADN de Rue des Tilleuls se définit par un mélange subtil d’authenticité et d’intemporalité. “Je veux que mes créations portent des valeurs de beauté authentique et d’élégance profonde. Ce ne sont pas juste des vêtements, mais des pièces qui incarnent une histoire, qui traversent le temps et qui vous permettent d’affirmer votre individualité”, nous confie-t-elle. Les matières ont une place prépondérante dans la vision de Kenza. Pour ce faire, elle privilégie la soie, le jacquard et le brocart, mais aussi des matières plus discrètes, comme le lin naturel ou le coton. Le processus de création chez Rue des Tilleuls est une aventure marquée par l’expérimentation et le respect des traditions artisanales. “Tout commence souvent par une émotion : une matière, un motif, une broderie. Ensuite, je fais des croquis ou bien je drape la matière directement sur mon mannequin. Le dialogue avec l’artisan est essentiel : ensemble, nous ajustons, affinons, jusqu’à ce que la pièce trouve son équilibre”, raconte Kenza.
Moderne et élégante
La femme qui porte Rue des Tilleuls est une femme de caractère, qui aime l’élégance discrète et intemporelle. “C’est une femme qui préfère des pièces qui ont une âme, celles qui lui donnent une allure unique. Son élégance ne s’arrête pas à son style, elle vient aussi de son attitude”, précise Kenza. Cette vision de la mode comme une forme d’expression personnelle, authentique et raffinée, se retrouve dans chaque pièce. La dernière collection de Rue des Tilleuls s’inspire de l’urbanisme Art Déco, mêlant lignes géométriques et détails floraux délicats. “La veste Bernardo en laine Soussdi, ornée d’une broderie Randa sur les épaules, en est un parfait exemple”, précise la créatrice. Cette collection se distingue par des pièces à la fois audacieuses et délicates, comme le trench revisité dans une laine texturée, ou le pantalon en gabardine à lacets, qui s’ouvre subtilement pour accompagner la démarche. Kenza a voulu une mode légère et pleine d’allure, inspirée par l’énergie des années 80. En créant chaque pièce, Kenza Wahabi invite la femme d’aujourd’hui à affirmer sa singularité, tout en rendant hommage à un savoir-faire ancestral, pour une mode qui traverse le temps sans jamais se soumettre aux diktats de la mode.


