Clap de fin pour l’année 2023. Une année assez singulière où le monde se relevait de lourds traumatismes. Dans le premier semestre de l’année 2023, la fin de l’urgence sanitaire internationale liée au Covid a été déclarée. Un grand cauchemar et une menace impérieuse étaient alors derrière nous, mais pas ses séquelles.
Il fallait réapprendre à vivre. Les priorités, les choix, les visions, les attentes ont changé. La philosophie de vie a pris un nouveau chemin plus fataliste et plus aléatoire. Ceci s’est reflété sur les modes de consommation, sur le monde du travail, sur les raisonnements économiques, les politiques…
2023 a été l’année de la gestion du choc post-traumatique puis de la reprise.
Au Maroc, pays qui s’est distingué par une particulière maîtrise de la pandémie sous la guidance du Souverain, 2023 a été l’année du retour à l’agenda des réformes. Le Gouvernement s’est penché immédiatement sur son programme initial qui, finalement, constituait une réponse de fond aux questions et lacunes que l’épreuve du Covid a soulevé: la nécessité de filets sociaux et d’une économie résiliente et durable.
De nombreux chantiers sont aujourd’hui en marche. Certains sont réellement inédits et fondateurs. De la généralisation de la protection sociale jusqu’à la révolution sociale matérialisée par le programme d’aide directe récemment amorcé, la prise en charge des fondamentaux d’une vie décente pour tous les Marocains est aujourd’hui effective.
Et quand un séisme meurtrier surprend des populations vulnérables endeuillant le Royaume, les priorités se confirment et la nécessité d’un socle social solide et fiable est plus que jamais pressante.
Mais le séisme d’Al Haouz avec ses ravages, son malheur et la cruauté de ses dégâts a fait éclater, dans toute sa spontanéité et sa splendeur, le trésor de solidarité que renferme notre beau pays. La fierté d’être Marocain a atteint des sommets lors de l’exploit mondial réalisé par l’équipe nationale de football au Qatar, et atteint son paroxysme avec une telle manifestation générale de valeurs communautaires communes, qui rassure et donne plus que tout autre chose espoir en l’avenir.
Nous ne pouvons faire la rétrospective de l’année écoulée sans évoquer la grande annonce de réforme du Code de la famille initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Un chantier très attendu qui arrive à un moment où la Moudawana actuelle s’essouffle et montre ses limites. Le chantier est en marche et les concertations vont bon train, et les espoirs sont très grands en des changements de fond qui seraient volontaires et audacieux.
Au Maroc, le progrès est en marche. Il est important de garder le cap, au défi d’un monde où les conflits meurtriers, les guerres et les injustices cautionnées par le silence général ternissent l’espoir en des lendemains meilleurs.
Nous accueillons une nouvelle année le cœur lourd avec des regards tournés vers la population meurtrie de Gaza. Une région qui, d’une souffrance chronique, subit aujourd’hui les affres de bombardements aveugles qui n’épargnent ni enfants ni vieux ni femmes.
Nos vœux pour cette nouvelle année ne peuvent être que pour eux, pour la justice et pour la paix.
Bonne année.