Les femmes ont-elles tendance à avoir plus de troubles du sommeil que les hommes ?
Les femmes sont particulièrement touchées par certains troubles du sommeil, notamment l’insomnie. La prévalence de ce trouble est plus élevée chez les femmes par rapport à celle des hommes. Ce constat n’est pas spécifique à une population particulière, car il a été observé dans des études à grande échelle réalisées en Europe, en Chine, aux États-Unis et en Afrique (Zeng et al., 2020). En raison de son caractère chronique, l’insomnie entraîne généralement de nombreux effets négatifs, tels qu’une réduction de la qualité de vie et une augmentation de la prévalence du stress, de l’anxiété, voire de la dépression. Les femmes sont également plus affectées par le syndrome des jambes sans repos (SJSR). Ce dernier se traduit par des picotements, des fourmillements, une sensation de décharge électrique ainsi qu’un besoin irrésistible de bouger les jambes. Ce syndrome survient plutôt le soir, nuisant ainsi à la qualité du sommeil. La prévalence de ce trouble, quelle que soit sa forme (légère ou sévère), est environ deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes.
Pourquoi ?
Les raisons de la prévalence plus élevée de l’insomnie chez les femmes sont variées. Les femmes sont souvent plus exposées à des facteurs socioéconomiques défavorables, comme des revenus ou un niveau d’éducation plus faibles. Le stress social et environnemental joue un rôle clé dans les troubles du sommeil chez les femmes. En effet, elles sont fréquemment confrontées à des pressions, telles que la conciliation entre vie professionnelle et familiale, ou encore les inégalités de genre. Les femmes, en particulier celles qui sont mères ou aidantes, subissent également les conséquences des responsabilités familiales, comme s’occuper des enfants ou des membres âgés de la famille, ce qui perturbe le sommeil ou exacerbe ses troubles. En relation avec le rythme biologique, les femmes ont une préférence endogène pour s’endormir plus tôt et se réveiller plus tôt, ce qui peut créer un décalage avec les horaires sociaux ou professionnels.
Les fluctuations hormonales peuvent aussi jouer un rôle important dans les troubles du sommeil chez les femmes. Pendant le cycle menstruel, les changements hormonaux, notamment les variations d’œstrogène et de progestérone, peuvent perturber le sommeil, de nombreuses femmes signalant une qualité de sommeil moins bonne durant la phase prémenstruelle. Pendant la grossesse, les femmes enceintes souffrent souvent de troubles du sommeil en raison de l’inconfort physique, des envies fréquentes d’uriner, des changements hormonaux et de l’anxiété accrue. La ménopause, quant à elle, est associée à des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes qui perturbent considérablement le sommeil.
Quels conseils spécifiques peuvent aider les femmes à améliorer la qualité de leur sommeil ?
Pour protéger les femmes contre les troubles du sommeil, certaines habitudes peuvent être bénéfiques, telles que :
- pratiquer un exercice physique régulier, sans être trop proche de l’heure du coucher ;
- adopter une hygiène de sommeil adéquate, incluant une routine de coucher régulière et un environnement propice (chambre calme avec une température adaptée) ;
- chercher un soutien social et familial, notamment en partageant les responsabilités domestiques et familiales ;
- adopter une alimentation équilibrée ;
- réduire la consommation de caféine en soirée.
Il est important que les femmes consultent un professionnel de santé en cas de troubles du sommeil persistants. Une sensibilisation aux effets des fluctuations hormonales, ainsi qu’au stress social et environnemental, peut également aider les femmes à mieux comprendre et à mieux gérer les facteurs influençant leur sommeil.
