Au cœur de cette vaste stratégie, l’aéroport Mohammed V de Casablanca s’impose comme la pièce maîtresse. Une nouvelle aérogare de grande envergure y sera construite, doublant sa capacité pour atteindre 40 millions de passagers par an. Le projet, qui s’étend sur plus de 800 hectares, comprend également une nouvelle piste, la réhabilitation des terminaux existants, et l’implantation d’une gare ferroviaire connectée au TGV. Ce hub ferroviaire permettra de relier Casablanca à Marrakech en seulement 50 minutes, et à Tanger en 1h30, posant les bases d’une intermodalité fluide et moderne.
L’enjeu dépasse la seule logistique. Il s’agit de proposer une expérience passager à la hauteur des standards internationaux, en réduisant les délais d’attente dès l’arrivée. Pour cela, plusieurs mesures sont prévues : la suppression des scanners à l’entrée, l’installation de portiques automatisés, et la généralisation du passeport biométrique. L’objectif affiché est clair : permettre aux voyageurs de sortir de l’aéroport en moins de 25 minutes.
Un réseau national en mutation
Mais la mue ne se limite pas à Casablanca. À travers le Royaume, d’autres plateformes sont en cours d’agrandissement ou de réhabilitation. L’aéroport de Rabat-Salé triplera sa capacité, passant à 4 millions de passagers. Fès, Tétouan, Agadir, Tanger et Marrakech seront également renforcés, dans une logique d’équilibre territorial mais aussi en prévision de la Coupe du Monde 2030 que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.
Ces investissements répondent à une croissance constante du trafic aérien. En 2024, le Maroc a accueilli plus de 34 millions de passagers. D’ici cinq ans, le Royaume vise les 80 millions. Ce bond nécessite non seulement des infrastructures capables d’absorber ce flux, mais aussi une flotte aérienne renforcée. Royal Air Maroc accompagnera cette dynamique en doublant sa flotte pour atteindre 100 avions à l’horizon 2030. Une expansion qui permettra à la compagnie nationale d’ouvrir de nouvelles lignes long-courriers vers l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique subsaharienne.
Derrière ces chantiers d’envergure se dessine une ambition nationale portée par les Hautes Orientations Royales : faire du Maroc un pont entre les continents, un hub aérien incontournable et un levier de développement économique et touristique.