Abdellatif Ouahbi : “Il faut cesser de politiser la question du divorce”

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a affirmé en début de semaine que l’augmentation du nombre de divorces au Maroc traduit avant tout une avancée juridique et sociale, qui a permis aux femmes d’exercer pleinement leurs droits.

S’exprimant lundi 4 novembre à la Chambre des représentants, lors de la séance des questions orales, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbia tenu à relativiser les inquiétudes soulevées autour du phénomène. Selon lui, l’évolution du nombre de séparations découle directement de la réforme du Code de la famille et de la reconnaissance du divorce pour discorde (ṭalaq ach-chiqaq) introduite en 2004, un dispositif qui a donné aux femmes la possibilité d’initier la procédure de rupture conjugale.

Avant cette réforme, a rappelé Abdellatif Ouahbi, de nombreuses femmes restaient piégées dans des mariages conflictuels, faute d’un cadre légal efficace. Désormais, elles peuvent faire valoir leur droit à la séparation dans des délais raisonnables, une avancée qu’il considère comme un symbole d’équité juridique. À cet égard, Ouahbi a précisé que 97 % des divorces enregistrés relèvent du divorce pour discorde, preuve selon lui d’une évolution légitime et non d’une dérive sociale.

Le responsable gouvernemental a également insisté sur la nécessité de respecter la vie privée des couples et de cesser de politiser la question du divorce. « Le mariage comme le divorce sont des choix individuels. L’État n’a pas à juger ni à intervenir dans ces décisions », a-t-il fait valoir, en appelant à changer le regard social porté sur les séparations.

Pour Ouahbi, la priorité devrait être d’analyser les raisons sous-jacentes du divorce (contraintes financières, précarité, tensions sociales) plutôt que de réduire le phénomène à une prétendue perte de repères. Il a en outre dénoncé les inégalités persistantes dont sont encore victimes les femmes divorcées, notamment dans la garde des enfants. Le ministre a ainsi plaidé pour une réforme globale de la Moudawana adaptée aux réalités du Maroc actuel.

Le ministre a enfin souligné que la nouvelle version du Code de la famille, actuellement en préparation, introduira des changements « profonds et cohérents avec la société marocaine contemporaine ». Pour lui, l’enjeu n’est plus de freiner les divorces, mais de garantir que chaque séparation se fasse dans la dignité et l’équité.

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