Le 8 Mars fête de la femme ? De quelle femme ? Par Asma Lamrabet

Le but de cette journée du 8 Mars est d’être une journée d’action et de sensibilisation aux luttes des femmes, qui restent malgré des acquis incontestables, et à degrés variables, le maillon le plus précaire des sociétés contemporaines, écrit Asma Lamrabet, médecin biologiste et essayiste dans cette chronique.

J’ai toujours été un tant soit peu gênée par la dénomination du 8 Mars comme étant la « fête de la femme ». D’abord, ce n’est pas une fête mais une journée de commémoration. Et surtout ce n’est pas une journée pour fêter La Femme mais une journée internationale des Droits Des Femmes. Une journée, non pas festive mais celle du bilan de la situation des droits des femmes à travers le monde. Non ce n’est pas une occasion pour offrir du chocolat, des fleurs, des promotions commerciales ou pire organiser des après -midi de chants et de danses pour afficher sa bienveillance à l’égard de femmes qui, le reste de l’année, continent à subir toutes sortes de discriminations ! Le but de cette journée du 8 Mars est d’être une journée d’action et de sensibilisation aux luttes des femmes, de toutes les femmes, qui restent malgré des acquis incontestables, et à degrés variables, le maillon le plus précaire des sociétés contemporaines. J’ai, en cette occasion, une pensée pour les femmes invisibilisées, celles qui sont marginalisées, celles qui se lèvent aux aurores pour aller aux champs, celles qui font le ménage, très tôt, dans des grandes entreprises et institutions, celles qui éduquent et élèvent leurs enfants seules, celles qui travaillent doublement, celles qui se sacrifient pour leurs familles, leurs parents..Celles à qui on ne dit jamais merci… Les ouvrières, les immigrées, les exilées, les sans titres ni noms qui travaillent en silence pour que le monde puisse continuer à tourner…

Cette année, cette commémoration aura un gout amer. Celui des souffrances subies par les femmes de Gaza et de tout le peuple palestinien victime du génocide le plus atroce de l’histoire de notre humanité. Ces femmes qui enfantent des enfants qu’on assassine froidement et qui continuent de nous donner des leçons de persévérance, d’endurance et de dignité. Le 8 Mars de cette année restera celui de la décadence humaine, du double standard des slogans et politiques officielles droits humanistes, de l’hypocrisie de ceux qui donnent des leçons aux autres sur la liberté et l’émancipation des femmes…Une Histoire coloniale que l’on connait déjà mais qui aujourd’hui devient plus que flagrante. Le 8 Mars de cette année, marquera encore plus ce fossé profond entre les idéaux humanistes dits universaux et la réalité cruelle du Sud et notamment des femmes palestiniennes. Ce 8 Mars, doit être plus que jamais celui donc de ces femmes palestiniennes, courageuses et héroïnes malgré-elles d’une tragédie humaine, d’une complicité internationale méprisant et instrumentalisant le droit international pour ses seuls intérêts. Une politique internationale qui nous montre à quel point nous sommes naïfs et quelque part complices d’un ordre mondial, injuste, inhumain et arrogant. Conscients de cette duplicité internationale abjecte, nous continuerons, nous femmes et hommes du Sud- et celles et ceux qui au Nord partagent ces idéaux- à lutter contre toutes formes de violence à l’égard des femmes, de toutes les femmes et pour leurs droits à vivre libres et en paix…Oui malgré toute cette insupportable instrumentalisation géopolitique, malgré le fait que l’on a dévoyé les valeurs universelles par des politiques injustes et arbitraires, on continuera à lutter et notamment pour les palestiniennes qui sont aujourd’hui le flambeau de cette résistance à l’injustice internationale. On continuera parce que les droits et la justice sont des valeurs inaliénables et que c’est en dénonçant ces doubles standards que l’on va faire tomber les masques… Ces masques qui tombent déjà, car la force de résistance des dominés est plus forte que toutes les puissances mondiales.

Asma Lamrabet

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