Connu pour avoir fondé à Tahanaout un lieu de rencontres et d’échanges appelé « Al Maqam », à la fois jardin, salon littéraire et résidence d’artistes, l’artiste Mohamed Mourabiti élabore une œuvre où il conjugue les traces de la mémoire et la matérialité de la peinture dans une démarche qui consiste à inscrire de subtiles réminiscences dans l’épaisseur de la matière.
Pour ce faire, Mourabiti explore audacieusement diverses pratiques picturales, telles qu’empâtement, effets de transparence, griffures, empreintes et collages pour ensuite en tirer l’expression la plus juste de son intériorité.
L’autre particularité est que l’artiste réalise des œuvres en séries qui sont régies par des thèmes et qui représentent, dans leur succession, un processus progressif de maturation.
On y compte ainsi une importante série consacrée la représentation du marabout en un motif évoquant sa forme architecturale fragmentée et reconstruite à partir de principes cubistes. Ce même motif va se métamorphoser d’une peinture à une autre et demeure récurrent dans sa recherche artistique. D’autres séries, celle de la figuration des paraboles en demi-sphère ou encore des seins féminins en bas-relief, évoquent allégoriquement un univers artistique où spiritualité rime avec sensualité.
Sa dernière série est consacrée au continent africain où l’artiste aime se rendre depuis 2011 et ne cesse de le représenter sous forme d’une mappemonde riche en couleurs, mettant en évidence sa globalité géographique et sa diversité culturelle.
Mourabiti inscrit la carte de l’Afrique dans la forme du tondo qu’il décline inlassablement en couleurs, techniques et matières afin d’en délivrer une infinité de possibilités créatives.
Son exploration de ce motif se veut un ancrage dans son continent et aussi une référence implicite à l’œuvre africaine de son ami Farid Belkahia, avec qui il partage la passion et l’inspiration commune des rythmes et des arts africains.
