Quel est votre livre de chevet ?
“L’automne à Pékin” de Boris Vian. Depuis mon adolescence, il est toujours posé sur ma table de nuit. Boris Vian est ainsi devenu mon compagnon de route. Quand j’en ressens le besoin, je feuillette et je lis à la volée quelques pages de ce livre qui m’a sorti de mes complexes. Il a autorisé et révélé la future autrice en moi.
Jusqu’à présent, quel est votre plus beau roman d’amour ?
J’ai toujours la crainte de tomber sur des romans d’amour “nian nian” et prévisibles. Ce constat m’a notamment poussé à écrire “Un amour fractal” dans un style percutant et “arraché”. Tout de même, deux ouvrages me viennent à l’esprit : “Une Vie” et “Bel-ami”, deux romans d’amour déçu signés Guy de Maupassant.
Quel est votre best-seller ?
“Et mon cœur transparent” de Véronique Ovaldé. C’est à la fois disjoncté et structuré. Après la décès accidentel de sa femme, Lancelot fait son enquête et découvre, choqué, que trop de secrets et de mystères entourent cette disparition.
Quel livre vous a fait rêver ?
Lorsque j’étais enfant, je dois avouer que je ne lisais pas beaucoup. Je préférais écouter de la musique d’auteurs-compositeurs tels que Jacques Brel, Georges Brassens et Anne Sylvestre. Ces artistes savaient manier le verbe et jouer avec les mots. Ce sont ces textes profonds sur des airs enjoués, qui ont animé ma jeunesse.
Quel livre n’avez-vous jamais pu finir ?
C’est un livre d’art sur la biographie de Mark Rothko. Ses dernières œuvres me bouleversent. Moi-même peintre, cet artiste me fascine par son postulat pictural. Son travail est paradoxalement constructif et destructif. Il est nécessaire.
À travers quel livre avez-vous développé le goût de la lecture ?
“Une chambre à soi” de Virginia Woolf. Il m’a notamment autorisé en tant que femme à poser ma parole et ma réflexion sans peur, ni honte.
Quel livre a marqué votre vie de femme ?
Je dirai en tant que “personne” et non de “femme” : nous sommes tout simplement des êtres humains avec notre propre sensibilité. Pour revenir à votre question, le livre qui a marqué ma vie, est certainement “Le père Goriot” de Honoré de Balzac. Toute cette énergie déployée par un humain, tout cet acharnement pour s’en sortir, me touche profondément, et ce, peu importe l’issue.
Quel Beau-Livre se cache dans votre bibliothèque ?
La rétrospective de l’architecte Frank Lloyd Wright, le fondateur du style “Prairies Houses”, des maisons ouvertes sur le paysage et “fondues” dans la nature.
Quel recueil de poésies vous a bouleversé ?
“L’incident se répète” de la Québécoise Geneviève Blais. Une écriture crue et vraie. Un style “écorché vif” sans jamais tomber dans le pathos.