Laila Hida : “Dans la programmation d’Art Explora au Maroc, il y a une dominante féminine claire”

Le Festival itinérant Art Explora fera escale à Rabat du 11 au 17 octobre. Nus sommes allés à la rencontre de Laila Hida, commissaire des étapes marocaines qui nous parle de ce festival inclusif mais aussi et surtout féministe dans l'âme.
Laila Hida

À l’occasion du festival itinérant Art Explora, qui sillonnera la Méditerranée jusqu’en 2026 et fera escale à Rabat du 11 au 17 octobre, nous avons rencontré Laila Hida, commissaire des étapes marocaines. Elle nous parle de la programmation de cet événement qui se veut inclusif, mais aussi féministe.

Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir été choisie comme commissaire d’exposition d’Art Explora au Maroc ?

Je suis ravie de faire partie de ce projet, qui est un véritable défi. Être commissaire n’est jamais facile. Je suis artiste à la base et je pense qu’on m’a beaucoup identifiée comme commissaire grâce à mon travail à la Galerie 18 à Marrakech. Finalement, c’est cette activité qui domine un peu ma pratique aujourd’hui, même si elle reste toujours transversale. Quand on m’a proposé d’être commissaire d’Art Explora, j’ai trouvé cela très ambitieux. Personnellement, les gros projets me font un peu peur car je travaille à petite échelle et je défends cette approche. La difficulté résidait donc dans le fait de prendre ce très grand projet et de le ramener à une échelle humaine. Si vous faites attention à la programmation, elle est dense, mais chaque élément est présenté sous forme de petits formats. Il y a une volonté de repenser les scènes musicales classiques comme la Halka ou le Moussem, ce qui permet aux gens de se rencontrer, de discuter et d’échanger.

Art Explora donne une place importante aux femmes. Peut-on dire qu’il s’agit d’un festival féministe dans l’âme ?

Bien que je sois féministe, je ne conçois pas la programmation de cette façon. Cependant, de manière très intuitive, dans les pavillons, il y a une programmation féminine claire, et dans la proposition globale, il y a aussi une dominante féminine. Intuitivement, je suis portée par les femmes qui m’ont beaucoup inspirée, par les danses et les chants de femmes dont je me suis imprégnée.

Que pourriez-vous nous dire sur la résidence croisée ?

La résidence croisée est un programme pensé par Art Explora. À chaque étape du bateau, des artistes de deux pays différents sont invités à collaborer. Nous fonctionnons donc par trio. Le Maroc est mis en lien avec Tanger, Malaga et Athènes. Pendant la durée du festival à Tanger, nous avons accueilli un duo d’artistes espagnols et un artiste grec. Pour le festival qui aura lieu à Malaga en novembre, nous enverrons un artiste marocain. De la même manière, à Athènes, nous serons représentés par une artiste marocaine.

La dimension performative et éphémère rappelle le concept de la Halka. Pourquoi était-il important pour vous d’intégrer cet aspect dans la programmation, et en quoi cela s’inscrit-il dans la continuité des mythes contemporains que vous explorez ?

J’ai grandi dans une culture influencée par une école occidentale et marocaine à la fois. Nous avons connu des formes vernaculaires. Nous avons toujours été à l’intersection de ces deux formes, et sans l’intégrer, une hiérarchie s’est tout de même créée entre elles. J’essaie donc de repenser cette hiérarchie en proposant une programmation prenant la forme de la Halka. En tant que Marocains, c’est une forme qui nous touche.

Rabat accueille Art Explora à partir du 11 octobre. À quoi doit-on s’attendre ?

À Rabat, la différence est qu’il n’y aura pas de village comme à Tanger. Le bateau sera accosté au niveau du Bouregreg, et les festivaliers pourront s’inscrire pour visiter l’exposition à bord. La programmation est pensée en lien avec des lieux partenaires. Chaque jour, un parcours différent sera proposé, avec des performances, une installation de cerfs-volants en collaboration avec le cirque Chemsy, une performance sonore avec un duo d’artistes suisse et marocain, et des interventions dans le Jardin d’Essai. Et bien sûr, plein d’autres surprises !

 

 

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