HeHeartbeat of Africa : quand le football devient un récit panafricain porté par des femmes

À l’occasion de la CAN 2025, quatre femmes lancent Heartbeat of Africa, une initiative qui mêle football, culture et engagement social. Depuis Rabat, Lamia Kleiche revient sur la naissance de ce projet panafricain qui raconte l’Afrique à travers ses émotions, ses jeunesses et ses regards féminins.

À l’occasion de la CAN 2025, Heartbeat of Africa fait dialoguer football, culture et engagement social. Rencontre avec Lamia Kleiche, cofondatrice du projet aux côtés d’Océane Voltat, Thanya Ockot et Fadhila Chikh, qui revient sur la naissance de cette initiative panafricaine portée par des femmes et sur la vision qui anime ce premier battement à Rabat.

 Heartbeat Africa est porté par quatre femmes. Quelle a été l’étincelle fondatrice de cette initiative et pourquoi l’avoir pensée autour de la CAN 2025 ?

Lamia Kleich : L’idée est née très simplement, presque instinctivement. On s’est rendu compte que la CAN est l’un des rares moments où l’Afrique entière se regarde, se parle, se reconnaît : c’est la seule vraie célébration Panafricaine que l’on ait aujourd’hui. C’est ce sur quoi on a voulu mettre l’accent, et surtout montrer à quel point c’est un moment qui a un impact sur notre récit identitaire, de façon unique et similaire sur le continent ainsi que dans la diaspora.
La CAN 2025 au Maroc s’est imposée comme une évidence. C’est un moment historique, symbolique, et surtout une formidable occasion de créer un récit culturel autour du football, de ce qu’il dit de nous, de nos sociétés, de nos imaginaires.

 Le football est souvent perçu comme un univers masculin. En quoi devient-il ici un levier culturel et social porté par des femmes ?
C’est justement parce que le football est souvent réduit à une arène masculine que notre regard de femmes est essentiel. Nous ne regardons pas uniquement le score ; nous regardons ce qui l’entoure. Le football fait aussi partie de nos récits, de nos references, de nos souvenirs, de nos émotions, comme pour tout le monde. Mais notre regard est peut-être moins centré sur la performance et plus sur ce qui se passe autour : les gens, les histoires, les transmissions, les émotions collectives. Surtout pour nous, ressortissants africains.
En racontant simplement le football tel qu’il est vécu au quotidien : dans les familles, dans les rues, dans les stades, dans les stades, nous nous réapproprions ce patrimoine, ce lien culturel qui n’est ni masculin ni féminin, mais simplement universel : ce qui nous unie dans nos diversités.

Que raconte l’exposition photo présentée à Rabat : quels récits, quels visages et quelles émotions souhaitez-vous transmettre au public ?
A travers cette exposition, nous voulions raconter une Afrique vécue, ressentie. Pas une Afrique figée ou idéalisée. On y voit des enfants qui jouent, des supporters anonymes, des figures connues et d’autres totalement invisibles. Des moments de joie, d’attente, de tension, parfois de solitude aussi.
Ce sont des images très proches du réel, très sincères. On veut que le visiteur se reconnaisse, qu’il se souvienne, qu’il fasse appel à sa propre mémoire. Le football est le point de départ, mais très vite, il devient un langage commun, un fil qui traverse les territoires, les générations et les histoires. Il raconte cette émotion collective que le football représente en Afrique, à la fois intime et partagée.

 Pourquoi avoir choisi Rabat comme ville de lancement pour ce projet panafricain ?**
Rabat s’est imposée très naturellement. C’est une ville où la culture occupe une place centrale, avec une vraie tradition de dialogue, de création et d’ouverture sur le continent. Le Maroc joue aujourd’hui un rôle structurant en Afrique, et Rabat en est une expression forte, surtout avec l’ouverture du musée du football plus tôt cette année, qui est le premier en Afrique et qui témoigne de l’importance du récit dont ce sport est vecteur pour nous.

Quel impact concret souhaitez-vous générer, notamment auprès des jeunes et des femmes africaines ?
On ne prétend pas tout changer, mais on veut agir à notre échelle. L’idée est de créer des espaces concrets où les jeunes peuvent  s’inspirer, dialoguer et se projeter. À côté de l’exposition, nous organisons un cycle de conférences les 15 et 16 janvier avec l’Essec avec des temps d’échange autour des enjeux d’avenir du continent, liés et au-delà du football.
Il y a aussi une dimension très importante de terrain, avec une initiative solidaire menée auprès d’enfants et de jeunes de l’école de la seconde chance par l’association Tibu Africa a Casablanca. À travers des journées dédiées, en partenariat avec des associations locales, on agit directement sur des questions d’accès au sport, à la culture et à la transmission.
Pour les jeunes femmes africaines, l’impact passe aussi par la représentation. Heartbeat of Africa est porté par des femmes, pensé par des femmes, et fait la place à des regards féminins dans des univers où ils sont encore peu visibles. L’objectif n’est pas de donner des leçons, mais d’ouvrir des possibles, de montrer que ces espaces leur appartiennent aussi, et qu’elles peuvent y jouer un rôle actif, créatif et décisionnaire.

  Heartbeat of Africa est-il un projet ponctuel lié à la CAN 2025 ou une plateforme appelée à s’inscrire dans la durée ?
La CAN 2025 est le point de départ, pas une fin. Heartbeat of Africa est pensé comme une initiative vivante, évolutive, menée à se présenter régulièrement et dans des destinations différentes.
L’idée est de construire quelque chose dans le temps, un écosystème qui célèbre l’identité et la culture Africaine a travers des moments à fort impact social comme le football. Tant qu’il y aura des histoires à raconter et des ponts à créer, Heartbeat of Africa continuera de battre.

 

Rendez-vous du 20 décembre 2025 au 17 janvier 2026 à la Galerie de l’Institut français de Rabat pour découvrir l’exposition “Heartbeat of Africa  « Le football, un langage universel »

 
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