Car en dépit des multiples périodes qui traversent cette œuvr e, marquée par un attachement indéfectible à la ligne du dessin, un intérêt pour l’expressionnisme non figural, un attrait pour la matière ou un retour triomphal de la figuration, chaque série rappelle l’obsession de Bouchta El Hayani pour le mystère de la création.
« La peinture n’est pas que cérébrale. Elle nous dépasse. », confie Bouchta El Hayani à Olivier Rachet. Ce dernier écrit à cet égard que « la question des origines de l’univers, des commencements de la vie, des mythes premiers taraude sans doute inconsciemment Bouchta El Hayani, comme s’il pressentait que les paradis, quels qu’ils fussent d’ailleurs, étaient toujours plus ou moins perdus ». Et d’ajouter que « la peinture de El Hayani questionne le mystère de notre présence sur Terre, et en filigrane, l’énigme que l’homme représente toujours à lui-même.
De là provient sans doute la fixation qui est la sienne sur la figure et l’importance qu’il accorde à un chiffre ou une date – le 867 – auquel il ne prête d’autre signification que de constituer un mystère à part entière ».
Bouchta El Hayani est né en 1952 à Taounate. Diplômé de l’École des Arts Appliqués de Casablanca en décoration et arts graphiques, il effectue également un séjour à la Cité Internationale des Arts à Paris en 1998. Dans les années 2000, il entreprend une mutation esthétique et plastique qui donne à voir une articulation très originale entre dessin et peinture.
L’artiste, qui a intégré plusieurs collections au Maroc et à l’étranger, vit et travaille aujourd’hui à Rabat.