Le court-métrage AYYUR de Zineb Wakrim, qui signifie « lune » en langue amazigh, fait le portrait contemplatif de deux enfants de la lune. Cette maladie héréditaire rare les rend hypersensibles aux rayons ultraviolets et leur interdit toute exposition au soleil. Les deux adolescents de 14 ans, lorsqu’ils ne sont pas couverts de la tête aux pieds et enfermés dans un scaphandre pour pouvoir sortir à la lumière du jour, trouvent refuge dans l’art et la peinture.
En 13 minutes, la caméra de Wakrim pose un regard pudique sur le quotidien ritualisé de Samad et Hasna. Leurs visages mouchetés de tâches brunes semblent interroger le monde mais leur silence fait fatalement écho à l’enfermement de leur condition. Plutôt que de leur donner la parole, la réalisatrice choisit en voix off des poèmes persans de Fourough Farrokhzad traduits en Amazigh. Entre lumière et obscurité, espoir et résignation, Zineb Wakrim représente des enfants ruraux marginalisés avec tendresse et humanité.
Cette année, sur plus de 2000 soumissions, 16 films d’école de 13 pays différents on été sélectionnés par la Cinef qui a pour objectif de repérer les cinéastes de demain et de récompenser les trois meilleurs d’entre eux. Avec AYYUR, le Maroc est représenté pour la première fois au sein de cette compétition prestigieuse.