Zineb Mekouar, Une plume libre

Souriante, radieuse, Zineb Mekouar dégage une énergie douce et enthousiaste. Son regard pétillant trahit sa passion pour les mots. Elle parle avec entrain, ponctuant son discours d'anecdotes et de références littéraires. Une passionnée, une conteuse, une femme engagée.

Diplômée de Sciences Po et HEC, Zineb Mekouar a d’abord évolué dans le Conseil et la Tech avant de revenir à son premier amour: l’écriture. Un chemin qui s’est imposé à elle très tôt. “J’ai connu une enfance lumineuse, entourée de l’affection de ma famille, bercée par les histoires de ma grand-mère”, nous confie-t-elle, un sourire nostalgique aux lèvres. Son regard se voile un instant quand elle évoque cette femme qui a tant compté pour elle. “J’ai découvert le plaisir des mots vers mes 7 ans grâce à ma grand-mère. Lors de mes séjours chez elle, elle me lisait de nombreux livres, éveillant ainsi mon amour pour la lecture. Petit à petit, j’ai commencé à lui écrire de petites histoires et à les lui lire. Un jour, elle m’a regardée et m’a dit : “Ma fille, j’ai hâte de lire tes livres””, révèle-t-elle non sans émotion. Cette phrase a marqué un tournant dans la vie de Zineb Mekouar. Aujourd’hui encore, lorsqu’elle pose les mots sur le papier, elle entend la voix de sa grand-mère résonner en elle. “Même si elle n’est plus là, je ressens toujours sa présence lorsque j’écris. Elle a cru en moi avant que je n’ose y croire moi-même”, poursuit-elle. 

Zineb Mekouar vit à Paris depuis 2009, et son attachement au Maroc reste indéfectible. Son pays natal est au cœur de son écriture. Ses récits s’inspirent de cette terre où elle a appris à déchiffrer les émotions, à observer le monde et à sentir ses contrastes et ses injustices. “J’ai grandi dans un pays où les inégalités entre hommes et femmes sont visibles au quotidien. Mais c’est aussi un pays d’une richesse culturelle et humaine extraordinaire, un pays qui me nourrit à chaque retour”. Ses romans sont imprégnés de cette dualité, entre attachement profond et regard lucide sur les défis d’une société en mutation.  

Dans son premier opus “La Poule et son Cumin”, Zineb Mekouar a abordé l’émancipation féminine, mais également la figure de l’étranger dans la cité, une problématique qui résonne particulièrement pour elle. “En arrivant en France, j’ai été confrontée à une problématique majeure : le regard porté sur l’identité arabe”. Son ton se fait plus grave. “J’ai découvert une méconnaissance des cultures du Maghreb, où l’on confondait volontiers les pays entre eux, comme si leurs spécificités n’avaient pas d’importance”. Couronné de succès, ce premier roman a reçu en 2024 le Prix du Meilleur Roman des lecteurs et libraires de Points, une reconnaissance précieuse pour l’autrice. “Cette distinction me touche profondément, car au-delà du prix lui-même, c’est avant tout le retour des lecteurs et des lectrices qui m’émeut”, lance-t-elle avec une lueur de fierté dans les yeux. 

Lire Zineb Mekouar, c’est plonger dans des univers contrastés, traversés par des figures fortes, des déchirements, des quêtes de liberté. Son style est captivant, ses mots ciselés. Elle s’inspire de grands auteurs à l’image de Toni Morrison, Camus ou encore Marguerite Duras, et cela se sent. Dans son second roman, “Souviens-toi des abeilles”, qui a été présélectionné pour le Prix Jean Giono 2024, Zineb Mekouar a changé de ton. “J’ai voulu parler des ravages du changement climatique à travers le regard d’un enfant, témoin de la terre qui se meurt et des abeilles qui ne bourdonnent plus”, avance-t-elle. Et la suite ? Un troisième roman en gestation, des idées qui fusent. “Envoyez-moi de bonnes ondes !” glisse-t-elle en riant. Une chose est sûre : avec son talent et sa sensibilité, Zineb Mekouar n’a pas fini de nous enchanter.

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