Meryem Benm’Barek, une réalisatrice solaire

Après son premier long métrage Sofia, couronné à Cannes, Meryem Benm’Barek revient avec Behind the Palm Trees, une œuvre sensible et audacieuse qu’elle a mis sept ans à écrire et à produire. Nous l’avons rencontrée à Casablanca, pour un échange à bâtons rompus sur le cinéma, la persévérance, la sororité et la quête de vérité.

Dans un petit coffee shop du quartier Bourgogne, baigné par la douceur du matin, Meryem Benm’Barek entre avec cette énergie tranquille qui la caractérise. Regard franc, sourire généreux, la réalisatrice dégage une sérénité rare. Et pour cause. Elle vient de mettre le clap de fin à son dernier long métrage, “Behind the Palm Tree” qu’elle présente en compétition officielle au Festival international du film de Marrakech et dont la sortie nationale est prévue en avril 2026. 

Meryem Benm’Barek a mis pratiquement sept ans pour donner vie à son film. Ce sont plusieurs années de travail, de doutes, de réécriture, de recherche de financement, et de fidélité à une vision. “Chaque mot du scénario et chaque silence dans le film devaient avoir un sens. J’ai appris la patience, et à me faire confiance”, explique la réalisatrice qui avoue avoir fait le film avec très peu de moyens. Mais, “malgré cela, j’ai réussi à réunir un casting de choix avec notamment Carole Bouquet et Sara Gireaudeau, pour ne citer qu’elles…”, se réjouit la réalisatrice.

Révélée au grand public avec le film “Sofia”, qui lui a valu de décrocher le Prix du Scénario à Cannes en 2018 et de glaner une trentaine de prix à l’international, Meryem Benm’Barek s’impose aujourd’hui comme l’une des voix les plus audacieuses de sa génération. Sa force : mêler le social à l’intime, le politique à la douceur des émotions. “Je souhaite examiner la dimension politique de l’amour, et la manière dont la famille, et plus largement la société s’infiltre dans l’intime”, décrypte-t-elle. Avec “Behind the Palm Tree”, la cinéaste poursuit cette exploration des zones grises : un film qui se présente d’abord comme une romance avant de glisser vers un thriller psychologique à l’atmosphère crépusculaire. Le tout porté par un regard acéré sur les rapports de pouvoir, les fractures sociales et les désirs contrariés. “Mon cinéma ne cherche pas à juger, mais à comprendre. Avec “Behind The Palm Tree”, j’ai pris le parti de faire un film subversif.”

Une vocation tardive, un cinéma engagé 

Alors que nous échangeons à bâtons rompus, Meryem parle avec passionde son pays natal, le Maroc qui l’a vu naître et de Bruxelles où elle grandit sans son père, décédé dans un accident de la circulation. Avec émotion, elle évoque ses premiers élans. “Je n’ai pas toujours su que je voulais faire du cinéma”, avoue-t-elle. C’est lors d’un voyage en Palestine que tout a commencé. Elle y part seule, sans objectif précis, avec une petite caméra.  Elle filme, au fil des jours, des visages, des paysages, des gestes simples. “J’illustrais mon voyage par des images, sans me douter que j’étais déjà en train de raconter une histoire.” De retour chez elle, c’est le père d’une amie, réalisateur de renom qui, en découvrant ses images, l’encourage à poursuivre dans cette voie. “J’ai alors compris que je pouvais raconter le monde à travers ma propre sensibilité. Le cinéma s’est imposé, naturellement, comme une évidence.” Elle intègre alors l’institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion et de communication (INSAS) à Bruxelles et se forme à l’écriture et à la mise en scène. C’est le début d’un cheminement fait de découvertes, de doutes et de détermination. “Avant le film Sofia, je ne me sentais pas légitime de faire des films”, nous confie-t-elle avec une franchise désarmante. “Pour moi, faire un film, c’est oser se regarder, sans fard, sans artifice, non pour dénoncer, mais pour dire tout haut ce qui est tu. Mais je ne suis pas dans un cinéma activiste”, précise-t-elle. Derrière son sourire lumineux, il y a la conscience aiguë du monde: entre fracture sociale et lutte des classes. Son engagement est viscéral, mais jamais dogmatique. 

Sous la chaleur du soleil, “Behind the Palm Trees” interroge les ombres qui se cachent derrière l’apparente beauté.  Au fil de nos échanges, la réalisatrice aborde la place des femmes dans le cinéma marocain avec bienveillance et lucidité. “Nous sommes de plus en plus nombreuses à raconter nos histoires. Il y a de la place pour tout le monde, mais il ne faut pas oublier celles et ceux qui ont ouvert la voie.” Elle parle avec affection de cette sororité silencieuse qui unit les réalisatrices et de l’entraide qui existe entre elles. “Je crois profondément à la solidarité entre femmes, à la main tendue, au partage d’expérience. Nous avançons ensemble, chacune avec sa voix.”

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