Les propos captés lors des enregistrements ne laissent aucune part au doute. Lors du 1er rendez-vous organisé le 11 août, entre Éric Laurent et l'avocat marocain, ce dernier enregistre la conversation à l'aide de son téléphone. On peut alors entendre :
-"Vous voulez quoi?" demande l’avocat.
– Je veux 3.
– Trois quoi, Trois mille?, interroge l’avocat.
– Non, 3 millions.
– Trois millions de dirhams?
– Non, 3 millions d’euros".
Selon les enregistrements, Éric Laurent aurait également annoncé lors de cette conversation que Catherine Graciet sa consœur serait au courant de la manœuvre et partante pour un deal.
Mais de quelles informations soit disant explosives peuvent-ils donc bien disposer pour procéder à un tel chantage? C'est ce qu'essaie de savoir l'avocat lors du rendez-vous du 21 août, également enregistré. On apprend alors selon l'hebdomadaire que "la conversation s'éternise sur des sujets plus ou moins liés au Maroc, les relations de François Hollande avec le régime, l'affaire HSBC… Rien de très "explosif"d'après l'hebdomadaire.
Le 27 août, Catherine Graciet est cette fois-ci de la partie. Méfiante elle aurait demandé à changer l'endroit du rendez-vous et celui- i est alors organisé dans un autre hôtel parisien. En voyant le téléphone de l'avocat posé sur la table, elle se méfie contrairement à son complice, et demande à l'avocat de le ranger. Chose faite mais l'appareil toujours en mode enregistrement continue de capter la conversation.La journaliste explique alors être en possession de documents sensibles, d'une note de la DGSE relative aux déplacements de Mohammed VI en France.
La fin de ce mauvais polar est connue de tous. Les deux complices empochent 40.000 euros d'acompte chacun, et signent un contrat pour sceller leur silence. En sortant de l'hôtel, la police les attend et les arrête en flagrant délit.