La violence faite aux femmes est un fléau qui n’épargne aucun pays. En Tunisie, entre 2011 et 2015, au moins 53 % des femmes ont été violentées dans l’espace public, et 8 sur 10 ont été victimes d’attouchements sexuels, en particulier dans les transports. Ces chiffres révoltants sont en augmentation, d’après l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), qui espère que les parlementaires vont adopter le projet de loi organique relatif à l’éradication des violences à l’égard des femmes, déposé depuis le 27 juillet 2016. Pour presser les politiques à s’occuper urgemment de ce dossier, l’ATFD vient de publier un plaidoyer sous forme de guide proposant 100 mesures pour lutter contre ces violences, répartis dans quatre chapitres : prévention, protection des victimes, prise en charge et pénalisation.
Quelques exemples :
- Prévention: Généraliser la parité chez les donneurs d’ordre (gouvernement, institutions publiques), améliorer les conditions de travail des femmes et leur accès à la sécurité sociale et aux soins ou encore éduquer et sensibiliser dès le plus jeune âge.
- Protection des victimes : Instaurer des services d’urgence de médecine légale dans toutes les régions, mettre en place un réseau de services d’hébergement sécurisé d’urgence et temporaire ou encore permettre à la femme victime de violences de porter plainte auprès de tout parquet ou de tout service enquêteur.
- Prise en charge : Généraliser les centres d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violences sur tout le territoire, apporter un soutien psychologique à la victime ou encore assurer une aide financière urgente à ces femmes.
- Pénalisation : Incriminer toutes les formes de violences exercées à l’encontre des femmes, prévoir l’aggravation de la peine pour les violences répétées ou encore incriminer le harcèlement moral au sein du couple.