On ne peut nier que lorsqu’on envoie valser son paquet de cigarettes par-dessus bord, une prise de poids de 3-4 kg peut intervenir (notamment les trois premiers mois) si on n’y prend pas garde. Pourquoi ? Parce que la cigarette, coupe-faim par excellence, ne va plus nous soustraire au péché de grignotage ; parce que la nicotine brûleuse de calories a déserté la place et qu’on va grossir même en gardant la même ration calorique journalière. De plus, en renonçant définitivement à cette fausse amie (qui lui veut du mal), mais qui participait à toutes ses attitudes en occupant ses mains et sa bouche, le(a) fumeur(se) comble ce vide nouveau en compensant par la nourriture, qu’il(elle) va investir d’affect et dans laquelle il(elle) peut décharger sa frustration.
La crainte de la prise de poids représente donc un frein supplémentaire au sevrage tabagique ; frein qu’il s’agit de lever au plus vite puisqu’il ne faut jamais perdre de vue que les risques associés au tabagisme (cancers ; maladies cardio-vasculaires, atteinte vasculo-cérébrale…) sont incomparablement supérieurs à ceux provoqués par une prise de poids ; et d’un ! Deuxio, il faut se dire que si ce nouveau cadre de vie sans cigarette bouscule, les premiers temps, l’ex-fumeur(se) dans ses habitudes (aspect physique, psychologique, social de la dépendance à la cigarette…), ces efforts adaptatifs peuvent être aussi l’occasion de réajuster le tir chapitre hygiéno-diététique : pratique d’une activité physique régulière, surveillance accrue de son assiette…