Samira Jamouchi, un regard d’artiste sur la migration

Artiste, performeuse, chercheuse et enseignante, Samira Jamouchi est née et a grandi à Bruxelles. Elle s'intéresse dans ses travaux artistiques à la migration marocaine et africaine vers l’Europe et à l’installation des ressortissants étrangers au Maroc.

Samira Jamouchi est née et a grandi à Bruxelles. Après ses études aux Beaux-arts, elle est partie en Norvège dans le cadre du programme Erasmus. Initialement, elle voulait poursuivre ses études en Angleterre, mais par un concours de circonstance, sa candidature n’a pas été envoyée à temps, et elle se retrouve presque obligée d’aller à Bergen sur la côte norvégienne. C’est un véritable coup de foudre pour ce pays. Elle décide peu de temps après d’y retourner pour s’y installer et y  étudier, et plus tard revêtir les habits d’enseignante. Cela dure depuis 22 ans. “C’est un travail passionnant, et je suis heureuse de partager avec mes étudiants et de leur ouvrir les voies du monde artistique et de l’art. Je me suis beaucoup investie dans cette identité d’enseignante et de chercheur tout en préservant mon identité d’artiste.”

La recherche picturale et l’exploration artistique demeurent au cœur des préoccupations de Samira Jamouchi. Artiste textile, et ayant une maîtrise parfaite de différents canaux pour exprimer son art (installations, vidéo, audio, son, image), Samira multiplie les projets et les expériences, poussant les expérimentations non seulement au cœur de l’espace urbain, mais aussi en dehors du cadre restreint de la cité. “Quelque soit le lieu où nous évoluons, nous vivons dans l’espace euclidien qui est mesurable et l’espace topologique qui est relationnel et affectif”, dit-elle. Samira Jamouchi s’intéresse également à la migration marocaine et africaine vers l’Europe et à l’installation des ressortissants étrangers au Maroc. “Ces déplacements sont appelés déménagements quand ils sont du nord vers le sud et immigration ou fuite des cerveaux quand ils sont du sud vers le nord. Cet aspect m’a interpellée et a fait l’objet d’un travail vidéo et audio, avec des narrations de ces personnes qui racontent les raisons qui les ont poussées vers le Maroc… Le désir de partir fait partie de l’être humain qui tend par le déplacement à découvrir d’autres réalités du monde dans lequel nous vivons ”, explique-t-elle.
Samira est revenue ces dernières années à ses recherches artistiques sur le textile. “Je m’intéresse à la laine et au feutre, et à une technique traditionnelle apprise à Oslo, il y a une vingtaine d’années, et que j’aimerais retrouver au Maroc. J’essaie d’approcher cette technique de manière performative. Pendant mes cours, je mets une énorme quantité de laine au sol, avec de l’eau savonneuse, et j’invite mes étudiants à enlever leurs chaussures et chaussettes et à marcher dessus pour que les fibres puissent s’accrocher…Le but de cette approche n’est pas simplement d’entremêler la laine, mais de faire des choses ensemble. C’est le co-faire, la rencontre avec la laine, mais aussi le fait d’être ensemble dans un dialogue du geste…” Samira ne se contente pas d’accrocher ses œuvres au mur, mais invite le public à entrer dans “l’œuvre”.

Le Maroc est toujours présent dans le vécu de Samira Jamouchi. Si enfant et jeune adolescente, elle en garde le souvenir ébloui des vacances tangéroises après deux pleines journées en voiture, adulte, elle a fait le choix de revenir à Fès pour apprendre l’arabe classique. “Ce fut une redécouverte, et après, j’y suis encore revenue avec mon époux, et on est tombés amoureux de ce pays si différent de notre quotidien… Mais nous étions comme des touristes. Mais grâce à des moments comme celui-ci (le Salon international de l’édition et du livre, NDLR), grâce à une organisation comme celle-ci (CCME, NDLR) qui nous invite pour partager nos expériences, nous sommes dans une toute autre approche”, assure-t-elle.

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