Sa seconde épouse, ma rivale.

Je suis mariée depuis 8 ans et mon mari, polygame, a épousé une autre femme il y a de cela 3 ans. Même si je n’étais pas tout à fait d’accord dès le départ, il ne m’a pas vraiment laissé le choix.

Aujourd’hui, la situation ne peut plus durer :  il nous néglige, nos deux enfants et moi, et se fait de plus en plus rare. J’ai peur de demander le divorce et de me retrouver sans le sou. Quels sont mes recours ? Aïcha, 42 ans, Khouribga

Lorsque la polygamie a été réglementée dans le nouveau Code de la famille, le législateur a considéré qu’elle “est interdite lorsqu’une injustice est à craindre envers les épouses” (article 40 dudit Code). Mais qu’en est-il lorsque le mari, qui présente toutes les garanties de justice entre ses épouses au moment de la demande du mariage polygamique, ne remplit plus ses engagements envers la première épouse une fois l’autorisation accordée ?

Vous pouvez invoquer ce revirement, qui ne remet pas en cause la validité du deuxième mariage devant le tribunal. En effet, la différence de traitement, favoritisme de la deuxième épouse sur le plan de la nafaqa, de la présence au domicile conjugal, constitue un préjudice à l’égard de la première épouse et de ses enfants ; préjudice justifiant le divorce (articles 99 et suivants du Code de la famille). Mais que faire lorsqu’une femme, dans le même cas que vous, ne veut pas divorcer ?

C’est pour résoudre cette catégorie de problèmes que le législateur a introduit la procédure de discorde. Elle permet à l’un des époux de demander “au tribunal de régler un différend les opposant et qui risquerait d’aboutir à leur discorde”. Saisi de cette action, le tribunal entreprend “toutes tentatives en vue de leur conciliation…” (article 94 du Code de la famille).

C’est donc cette procédure que vous devez entreprendre. Lors de la tentative de conciliation, le juge essayera de ramener votre mari à la raison. Toutefois, la résolution du problème dépend entièrement de la volonté de votre mari qui peut soit réfuter vos arguments, soit carrément refuser d’obtempérer à l’injonction du juge de traiter de façon égalitaire ses épouses. Dans ce cas,  vous serez obligée d’accepter soit le fait accompli, soit le divorce.

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