Quand Ali rencontre Floyd

150 mètres carrés, 25 modèles design par mois et un nom qui s’inspire du combat de boxe ayant opposé Mohamed Ali à Floyd Patterson. Le showroom d’Elmadi a du punch et du contenu.

Local futuriste et artisanat joliment mâtiné, Hicham Elmadi a réalisé un croisement d’époques. Spécialisé en logiciels de dessin, il a fini par céder à une tentation, voire à plusieurs. Pour comprendre son élan créateur, il faut retourner dix en arrière. Notre homme vit alors en France et écume les maisons de couture sélectes pour lesquelles il confectionne des modèles à succès. Kenzo, Louis Vuitton, Agnès B… Tout marche pour le mieux à un petit détail près : l’appel du bled commence à se faire sentir. Revenir au Maroc, oui. Pour y faire quoi ? C’est une autre question. La réponse, il la trouvera dans une glace assemblée de toutes pièces par ses soins. “J’étais en vacances à Rabat et j’avais besoin d’un miroir. Un ami m’a accompagné à la médina. Comme je n’ai pas trouvé celui qu’il me fallait, j’ai décidé d’en fabriquer un moi-même.” Petits bouts de bois achetés dans un bazar, verre teinté, accessoires : un bijou est né, largement plébiscité par ses proches. Un meuble suivra bientôt, puis un autre et encore un autre. Le travail est élégant. Les pièces sont mises en place à partir de matériaux recyclés. On lui conseille très vite d’exposer au Salon de l’Art de vivre de Marrakech où il a fini par s’installer.

Il ouvre une première boutique, commence à se faire un nom, développe de nouvelles techniques et s’exporte aussi. Hicham Elmadi se hisse très vite au rang d’artisan haut de gamme, même si cette appellation le laisse perplexe : “Je n’ai jamais su ce que l’on entendait par haut de gamme. L’expression ne m’évoque rien. Une chose est sûre, c’est que je conçois des modèles uniques.”

L’originalité sans se hâter

Des modèles qui voient le jour dans le cadre de collections à thèmes, clin d’œil à la mode, son amour d’antan. Dix ans après, nous y revoilà, à mi-chemin entre questions philosophiques et showroom participatif. L’endroit (récent) est plus grand, plus affirmé et par moment plus culotté.

Ici, on ne fait pas que créer des objets à vendre, on construit une ambiance où le profane est incité à donner son avis, où le neuf se vieillit exprès pour s’anoblir et où l’expérimentation a toute sa place. “J’aime l’inédit, les nouvelles textures, l’inexploré. Je travaille beaucoup avec le néoprène qui permet de façonner des œuvres imposantes mais très légères.” Que l’on ne s’y méprenne pas, le bois, le fer, la céramique et l’aluminium fondu ont toujours droit de cité dans cet emplacement de Sidi Ghanem. Il faut bien quelques indispensables pour donner corps à certaines idées. “Mais la démarche, elle, varie. Avant j’étais impatient. Dès que je dessinais un prototype, il fallait qu’il soit fabriqué immédiatement. Aujourd’hui, j’ai envie de voir les choses se bonifier, évoluer doucement avant de les figer dans leur forme définitive.” Une approche qui coïncide avec ce retour au style marocain observable un peu partout. “Je me sers de techniques de pointe pour visiter le passé, en extirper le meilleur et lui ajouter cette touche qui fera toute la différence.” Bref, Ali a rencontré Floyd quelque part à Marrakech sous la houlette d’Elmadi. La suite de l’histoire, chacun la découvre à sa manière, suivant ses goûts et ses fantasmes conceptuels.

266, route principale. Zone industrielle Sidi Ghanem, Marrakech. Tél. : 05.24.33.55.63

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