Matching religieux  : Le nouveau business des agences matrimoniales

Ayant expérimenté une période de vaches maigres avec l’apparition des sites de rencontres et autres applications de réseautage, les agences matrimoniales connaissent actuellement un regain d’intérêt à l’étranger.

eaucoup de professionnels justifient ce retour dans les bonnes grâces du public par la qualité de leurs prestations et les fréquentes déconvenues liées au virtuel.  Un revers de situation prévisible selon certains. Tentés par le côté accessible de la toile, les gens essaient d’abord en ligne, puis finissent par se tourner vers quelque chose de plus concret. À la tête d’Elect Club Ltd, une agence matrimoniale basée à Londres,  Geneviève Zawada ne semble nullement surprise. Elle a profité de la situation pour accroître ses services en proposant  des rassemblements mondains, du coaching, des séminaires et même des workshops. “Nous présentons à nos clients des gens qu’ils n’auraient pas forcément eu l’occasion de rencontrer seuls ou derrière leurs écrans. Au bout du compte, tout le monde est content de faire des connaissances à fort potentiel”. Coût de la prestation pour 6 mois : 2.000 euros. Il faut compter 11.000 euros pour un service incluant coaching et relooking. élitiste l’Elect club ? Disons spécialisé dans l’intermédiation entre gens du même niveau. Au sein d’autres structures, le tri est plutôt d’ordre confessionnel, chacun ses priorités…

Matching religieux et conscience apaisée

Fondatrice de l’agence Abelni à Paris, la Tunisienne Sabrina Berrima a quitté son poste de responsable informatique pour s’investir dans ce domaine et faire profiter les gens de ce qu’elle appelle son sixième sens. “Ce n’est pas évident de trouver quelqu’un dans la vraie vie, alors à plus forte raison sur un site où les intentions ne sont pas nécessairement sérieuses.”  Sérieux. Le mot est lâché et c’est sur lui que l’entreprise a misé en proposant aux intéressés des profils musulmans désireux de se marier. Ici, on n’est pas là pour passer du bon temps de 5 à 7 mais pour s’engager dans une relation stable susceptible de déboucher devant  monsieur l’adoul. Tout un programme ! “On réunit les personnes au sein de l’agence, dans un cadre agréable, après avoir vérifié compatibilité, état civil et statut social. Rien n’est laissé au hasard. Nos adhérents doivent pouvoir avancer en terrain sûr. Il leur faut une alternative fiable et surtout éthique”, précise-t-elle. N’est-ce pas le cas le cas sur les réseaux communautaires du type muslima.com ? Apparemment non.  Comme sur les autres sites, le filtrage bancal des adhérents, les motivations superficielles et les photos truquées font vite déchanter. Pour trouver chaussure à son pied, on peut repasser.

Des résultats non négligeables

Avec 15 couples formés tous les 10 mois dont 8 à 10 finissent par un mariage, Djouhar Benhamadi n’a pas à se plaindre. Dans le métier depuis 1988, cette Algérienne volontaire et optimiste cumule des moyennes plus qu’honorables. également basée à Paris, son agence Elika Maghreb se spécialise dans le rapprochement entre Maghrébins. “Il y a quelques années, nous avons connu une sorte de récession. Les gens ne juraient plus que par Meetic et compagnie, mais ce n’était qu’un phénomène de mode. Je ne veux pas critiquer ces sites, mais la plupart des abonnés ne cherchent pas à se caser. Nous récupérons les déçus du net qui veulent davantage qu’une relation à court terme.” Recevant des candidatures par centaines, Elika Maghreb s’engage à présenter des profils aux membres de l’agence dès la première semaine d’inscription. Pour éviter toute confusion, la maison a préféré se limiter au territoire français : “C’est une garantie de plus.  Nous ne faisons pas dans les mariages blancs ou les arrangements de paperasse. Nous voulons rapprocher des personnes correctes et exemptes de problèmes financiers ou administratifs”, ajoute-t-elle.  Caractéristiques des postulants les plus prisés: la belle trentaine, diplômés et emplois stables en poche. Naturellement !

Vers un repli culturel/cultuel ?

Question plus que d’actualité, vu la prépondérance d’agences axées sur la confession musulmane, juive ou catholique des souscripteurs. “Beaucoup accordent à la religion une position centrale et trouvent naturel de partager  les mêmes croyances que leurs partenaires”, insiste  Sabrina Berrima. Pour toutes ces personnes, un background socioculturel ou religieux identique serait un gage de réussite et un moyen d’éviter les écueils : pas de décalages, pas de prises de tête concernant la pratique du culte, les repères à donner aux enfants, la conception des rapports familiaux et ainsi de suite. Une approche conservatrice à laquelle on pourrait aisément opposer tous ces couples mixtes ou interreligieux fonctionnant malgré leurs différences. Alors certes, qui se ressemble s’assemble, mais qu’on le veuille ou non, les exceptions existeront toujours pour damer le pion aux idées reçues.

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