Maman après 40 ans !

Afaf a eu son premier enfant à 40 ans. Elle raconte comment cet enfant de l’amour est venu sur le tard. Elle explique pourquoi la carrière professionnelle a pris le dessus et comment le bon géniteur, le bon père s’est fait attendre !

J’ai toujours été studieuse. J’ai mené des études brillantes et j’ai bâti patiemment une carrière de professeur universitaire et de chercheuse passionnée. Je fais partie de ces nanas qui pensent que l’épanouissement ne passe pas obligatoirement par la case maternité, mais requiert nécessairement une réalisation sur le plan professionnel. Me dupliquer n’a pas été au programme pendant très longtemps. Accoucher et élever un enfant étant pour moi des fonctions incompatibles avec une carrière de chercheur en ingénierie où les choses bougent vite, trop vite. Je refusais de porter la responsabilité d’un enfant et amputer une carrière prometteuse. Ma maman, en bonne méditerranéenne, m’a proposé de prendre en charge l’éducation de ses petits-enfants. Mon célibat l’a tourmentée et attristée longtemps. J’ai tenu bon malgré la pression : on n’enfante pas pour faire plaisir à sa mère ! Puis il faut d’abord trouver le père pour enclencher l’opération duplication !

J’ai connu des hommes. Mais aucun ne m’a donné l’envie de me lier durablement. Jusqu’à ce que je rencontre Nour, veuf, deux fois papa.

J’avais alors 38 ans, l’âge où l’on ne vous demande plus si vous avez des enfants, mais plutôt leur âge. Notre couple a super bien fonctionné. Du coup on s’est mariés. Pendant de longs mois, l’idée d’enfanter était un hors-sujet total pour nous deux malgré l’insistance de ma maman.

C’est en observant Nour chaussant les casquettes de papa tendre et de père attentif avec ses rejetons que l’idée de devenir maman m’effleura. J’ai senti que j’étais prête pour m’investir dans une maternité. Nour n’était pas vraiment partant. Mais il a fini par être enchanté à l’idée de rejouer le match de la paternité : quand on est convaincue, on sait être convaincante !

Un bébé à 40 ans : bon (mauvais) choix ?

Je suis tombée enceinte à 40 ans. Ma grossesse s’est déroulée normalement. Au nez et à la barbe de mon gynécologue qui voulait que je ralentisse au boulot car grossesse à risque. Le corps médical m’a bien fait sentir que ma grossesse n’était pas dans la norme et n’a eu de cesse de me rappeler que donner oreille sourde à l’horloge biologique n’est pas toujours anodin.

Oui, un bébé à 40 ans n’est pas un choix idéal, optimal si on tient compte de la biologie, de la sociologie et autres disciplines en “gie” ! Mais la société gérée par un patriarcat imperturbable, implacable n’a jamais pris en considération les choix des femmes, des corps des femmes. Obtenir un doctorat, mettre le pied à l’étrier d’une carrière épanouissante tout en respectant l’horloge biologique c’est quasiment la quadrature du cercle !

Les premiers mois de la grossesse ont été difficiles. J’avoue avoir eu peur de ne pas tenir le coup, de compromettre et ma vie professionnelle et ma vie perso en gérant mal les conséquences d’une grossesse tardive. J’ai accouché sans accroc. Très entourée par la famille. Comme toutes les jeunes mamans, j’étais fatiguée mais contrairement aux autres jeunes mamans trentenaires, la quadra que je suis a eu de la difficulté à récupérer des nuits courtes. Epuisée, je l’ai souvent été. Mais quand je voyais la joie dans les yeux de mon mari et quand j’entendais les gazouillis de mon bébé, une petite voix susurrait : “tu n’as pas à t’en vouloir, c’est un enfant de l’amour que tu as mis au monde au nez et à la barbe de l’horloge biologique !”

J’ai eu à surmonter des difficultés, la moindre n’étant pas ma tendance à tout passer par le filtre du raisonnement. Ce bout de chou si fragile, totalement dépendant de mes soins, déclenchait en moi un fort sentiment de responsabilité. Je faisais peu confiance à mon feeling et j’ai dévoré des dizaines de livres sur l’éducation ; j’ai visité des dizaines de sites électroniques traitant la thématique des soins à donner au bébé et je connais par cœur le contenu des blogs traitant de la grossesse, de l’éducation, de la parentalité.

L’éducation à la parentalité

Je me rends bien compte que je fais attention à tout. Que cela peut engendrer de l’anxiété chez mon bébé. J’ai du mal à trouver la distance idoine entre autorité et câlins. Mes premiers temps avec mon bébé ont été sous le signe du “trop”. Trop d’investissement, trop d’attente, trop d’inquiétude, trop d’imagination, trop de projections…

Je me dis que j’ai eu une grande chance de fabriquer ce petit bout de chou avec un papa qui n’est pas cérébral et qui a de l’expérience en matière d’éducation. Chaque fois que l’intellect brouille mes radars, mon mari nous remet tous les trois sur le bon aiguillage. Il maîtrise bien mieux les priorités, les symptômes que moi. Il avoue volontiers être plus à l’aise avec notre petit qu’il ne l’était avec ses enfants au même âge. À deux, on peut prétendre asseoir correctement une autorité qui fait la part belle à la tendresse sans verser dans le laxisme.

Evidemment je n’oublie jamais que j’aurai 55 ans quand mon petit aura 15 ans. Nour aura l’âge d’être un grand-père quand notre petit aura 20 ans. Avoir un enfant si tard culpabilise forcément. Mais en même temps cela booste : au lieu de se lamenter de ne point pouvoir jouer au foot avec notre enfant comme il l’a fait avec ses grands gaillards, Nour fait doublement attention à son hygiène de vie et moi aussi. Nous resterons en forme très longtemps car on n’a pas le choix ! Le fait que mon enfant ait une fratrie – qui l’a bien accueilli et qui l’adore- me rassure énormément : quoi qu’il arrive, il ne sera pas seul. 

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