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L’amitié amoureuse, un tremplin pour l’amour ?
Et oui, il y a des histoires qui ne commencent pas forcément par un coup de foudre (Prince charmant, si tu nous lis, pardon !). Si on récapitule sur le plan de l’historique, Célibattante a fait la connaissance de Rachid, un quidam qui, de prime abord, ne lui a pas suscité le moindre battement de coeur (Prince charmant, sache que tu as fait beaucoup de mal à la moyenne de la gent masculine, à cause de la comparaison !). L’ADN de Célibattante a donc rendu un verdict d’incompatibilité sans appel avec Rachid : attirance physique : zéro ; profil général : très éloigné du cahier des charges initial. Notre jeune cadre dynamique (même si on ne saura jamais rien de ses intentions de départ), s’est donc mué, avec le temps, en un ami fiable, qu’elle fréquente avec plaisir et assez souvent. Et pour cause, cet animal asexué mais intelligent est gentil, serviable, aime faire la fête et sert souvent d’épaule réconfortante dans les moments les plus durs.
Phase 1 : il a écouté avec attention le récit de ses galères avec son boss ou sa mère ;
phase 2 : il lui dispense désormais des conseils éclairés sur ses rencontres amoureuses foireuses, importées de Facebook. Notre Célibattante, très confortable dans cette relation sans enjeu, est donc follement à l’aise dans cette mixité non dangereuse pour son équilibre psycho- affectivo-émotionnel.
Elle adore être inondée de compliments sur sa jolie mise ou son rire en cascade, car il sait encenser sa féminité mieux que personne. En pratique, du fait de leur nouvelle proximité innocente, elle n’a plus aucun scrupule à déambuler bras dessus bras dessous avec lui. Lui, son pote et son grand frère… En outre, elle ne manque pas de souligner, au moins dix fois par jour à qui veut l’entendre, que son kif dans la vie serait de retrouver cette belle complicité, sur le plan du registre amoureux. Et même si cet autre complètement fantasmé n’arrive pas, cela n’a finalement pas grande importance, au vu de tous les avantages apportés par l’ami réel. Or, clairement, certains contrats d’exclusivité, signés à “l’insu de notre plein gré”, finissent par bouffer tellement de place que le prince charmant himself (à supposer qu’il rôde dans les parages) ne va pas se risquer de sitôt dans ces eaux troubles de l’ambiguïté…
Si amitié très spéciale équivaut, donc, à amour abstinent, il n’est pas exclu de se faire piéger dans les filets de la séduction partagée qui ne dit pas son nom. Le tout, c’est d’arrêter quelquefois de se mentir à soi-même, tout en cessant de faire une fixette idiote sur la première mauvaise impression de départ ou sur le haut du crâne de Rachid (oui, il est chauve ; et alors ?). Les vibrations à potentiel évolutif, ça existe aussi ! â–
