« À la lumière des corps » est le titre bien choisi d’une exposition qui transporte le visiteur au coeur des somptueuses photographies de Majida Khattari. L’écrivain, essayiste et dramaturge Rachid Benzine qui n’est autre que le commissaire de l’exposition évoque le travail de l’artiste en ses termes : « Dans la composition très minutieuse de ces photos, il y a la recomposition de la vie, le désir de rassembler les bouts éparpillés d’existences éclatées et salies, et de les faire passer de l’ombre de la douleur à la lumière de la renaissance. Les clairs-obscurs, les jeux de lumière, la tragédie qui côtoie la beauté : oui, il y a bien quelque chose de consolant dans ces tableaux. » Il est vrai que Majida Khattari fait partie des rares artistes contemporains qui placent la notion du beau au centre de leur démarche esthétique. Le résultat est époustouflant de beauté sereine et mystère qui plongent le spectateur dans un univers à part, où la beauté rend moins douloureuse l’acuité du tragique.
Pour rappel, Majida Khattari est connue depuis 1996 pour créer des défilés-performances inspirés de la situation des femmes dans les sociétés arabes, comme l’explique la galerie d’art dans un communiqué, précisant qu’elle met en scène des modèles qui portent des « vêtements-sculptures » traitant du statut de la femme mais se référant également à l’actualité politique contemporaine, aux questions de laïcité et de religion. Sur les murs de L’Atelier 21, une série de photographies représentant des mises en scène construites pour revisiter les clichés qui dominent la peinture orientaliste.
Jusqu’au 5 novembre 2019
Galerie d’art L’Atelier 21, 21, rue Abou Mahassine Arrouyani (ex rue Boissy-d’Anglas) Casablanca