Les deux facettes

"Dans le monde arabo- musulman, l'honneur des hommes est lié au fait que le corps des femmes soit résigné au silence, à l'ombre, à la passivité. Il est sauf tant que les femmes restent des êtres surnaturels sans instinct, sans envie ni désir."

Le pire…

Dans le monde arabo-musulman, le corps de la femme ne lui appartient pas. Toute jeune, on lui ap- prend la honte et la pudeur et combien son corps est un appel à la tentation et un vecteur du péché. Elle doit le camoufler aux yeux des hommes, et même à son propre regard. Ses parents veillent à ce qu’il reste intact et vierge jusqu’à ce qu’il appartien- ne à son mari. Si ce corps a la malchance d’attirer le désir d’un homme mal intentionné et que la jeune fille est violée, elle pourra sauver cet homme de sa faute en l’épousant et en vivant avec son bourreau dans les liens sacrés du mariage. Si, non mariée, el- le a le malheur de s’abandonner un jour par amour et d’offrir son corps à un homme, elle risque d’être condamnée pour “prostitution”, sans compter qu’elle sera certainement reniée par sa famille, ju- gée par la société toute entière. Parce que dans le monde arabo-musulman, l’honneur des hommes est lié à ce qu’il y a entre les jambes des femmes, au fait que le corps de celles-ci soit résigné au silence, à l’ombre, à la passivité. L’honneur des hommes est sauf tant que les femmes restent des êtres surnatu- rels sans instinct, sans envie ni désir.

5.000 filles chaque année sont victimes de crimes d’honneur perpétrés par les membres de leur fa- mille ; 8.000 femmes sont victimes chaque jour de mutilations sexuelles, les privant ainsi de leur droit au plaisir. Doit-on rappeler que dernièrement, des manifestantes égyptiennes ont été forcées de passer des tests de virginité ? Combien de femmes sont contraintes, de par la loi, de porter la burqa, ou in- terdites de conduire, d’aller à l’école, de travailler ? Combien de fillettes de 13 ans deviennent-elles la

seconde ou troisième épouse d’hommes âgés ? La liste de ces réalités est non exhaustive…

… et le meilleur

Audacieux, surprenant… réjouissant ! Un vent de li- berté et de créativité souffle sur le monde arabo-mu- sulman, et c’est l’Institut du Monde Arabe à Paris qui nous entraîne dans ce tourbillon artistique à travers une exposition sans prétention politique, et dans la- quelle on découvre le corps mis à nu à travers les arts visuels arabes. Cet événement présente plus de 200 œuvres de pas moins de 70 artistes – des femmes pour la plupart – qui se sont autorisés, malgré le conserva- tisme ambiant, à représenter le corps aimé ou violen- té, le désir, la nudité crue, le voile opaque ou transpa- rent ou encore l’homosexualité. La Marocaine Fatima Mazmouz présente une vidéo dans laquelle une fem- me enceinte exécute, libre, une danse du ventre ; la Sy- rienne Laila Muraywid, à travers une sculpture qui dé- range, se penche sur l’utilisation de la femme comme objet sexuel ; Adel Abidin, irakien, présente une vidéo troublante où une femme meurtrie sert de filet de ping-pong à deux hommes en plein match… Autant de créations parfois purement artistiques mais souvent porteuses de messages, de valeurs et d’interrogations que l’on découvre à l’IMA où, le temps d’une exposi- tion, le corps de la femme arabe est au cœur de tous les regards et rime avec beauté, réflexion et amour…

Quel dommage que le point commun entre tous ces artistes est qu’ils aient dû quitter leur pays, par périodes ou de manière définitive, pour travailler en Europe ou aux Etats-Unis ! Quand, chez nous, découvrirons-nous cet autre versant de notre cul- ture, si riche, porteur de tant d’espoir parce qu’ou- vert sur demain ?

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