A l’origine, la fantasia, ou tbourida, est une technique de guerre pratiquée par les Arabes pour surprendre l’ennemi. C’est cette même technique qui a d’ailleurs été utilisée par les soldats arabes lors de la conquête de l’Espagne au VIIIème siècle. Devenues aujourd’hui un spectacle organisé dans le cadre de moussem, les fantasias perpétuent à travers les âges cette tradition guerrière ainsi que la passion que le Maroc voue aux chevaux.
Mais depuis 2005, les choses ont bien changé : la fantasia s’est féminisée. Un sport d’homme investi par les femmes ? Et pourquoi pas ! Après tout, les amazones guerrières ne font-elles pas partie des légendes marocaines, à l’instar de la reine Kahina ou de Zeina ? à ce sujet, feue Lalla Amina, présidente de la Fédération royale marocaine des sports équestres, racontait dans une interview diffusée dans Les rebelles de l’Atlas, un reportage d’Othman Essakali, l’histoire de la création de la toute première troupe féminine de fantasia à Mohammedia en 2005. C’est en fait grâce à elle que cette pratique a pu s’ouvrir aux femmes. Alors qu’elle rencontrait un jour la fille d’un éleveur de chevaux et cavalier de fantasia, celle-ci lui fit part de sa passion pour ce sport et de son désir de monter une troupe féminine. Un an plus tard, Lalla Amina exaucait ce souhait et la première fantasia de femmes naissait.