L’enseigne Macy’s a lancé récemment sa ligne de vêtements baptisée « Verona », qui inclut des robes et jupes maxi, des pantalons larges et des hijabs. Une collection, disponible en ligne dans un premier temps et vendu de 12,95 à 84,95 dollars pièce. Elle a été créée par Lisa Vogl, une photographe de mode qui s’est convertie à l’Islam. « La collection ambitionne de rendre disponible des articles versatiles et confortables de tous les jours », a expliqué, dans un communiqué, Cassandra Jones, vice-présidente principale de Macy’s Fashion, estimant que cette initiative « témoigne des efforts de l’entreprise pour offrir un produit unique aux femmes en quête d’options de vêtements modestes à la mode ». Le choix de se diriger vers l’habillement des femmes musulmanes est loin d’être anodin. Selon le rapport Global Islamic Economy de Thomson Reuters, la communauté musulmane mondiale a dépensé 254 milliards de dollars en vêtements et chaussures en 2016. Ces dépenses devraient atteindre les 373 milliards de dollars en 2022.
Et selon une étude publiée en 2014 par l’American Muslim Consumer Consortium (AMCC), près de 9 millions de musulmans vivent en Amérique du Nord avec un pouvoir d’achat d’environ 100 milliards de dollars. Macy’s n’est pas la seule enseigne à avoir mis un pied dans ce marché en plein croissance.
Par exemple, Nike a conçu un hijab adapté pour le sport, et la marque American Eagle a commencé à vendre des hijabs en jeans, « sold-out » en quelques jours. Mais l’emballement de Macy’s autour de la mode islamique a suscité une vive controverse aux Etats-Unis. Alors que certains ont salué l’annonce de la nouvelle collection, en la qualifiant de pas vers « davantage d’inclusion et de diversité » au sein de la société, d’autres se sont insurgés en raison, notamment, de la commercialisation du hijab, qu’ils qualifient de « symbole d’oppression féminine ». Pour les plus cyniques : ce n’est que le résultat de l’exploitation d’une manne à la logique strictement financière…
(Avec la MAP)