Le sexe comme au tout début…

Anti-sexy, le mariage ? Il faut croire que oui, tant les petits papillons du désir virevoltent désormais à distance respectable. Où sont donc passés l'embrasement et les corps-à-corps passionnels des débuts de relation ? Priorité du mois : identifier les funestes causes, puis reconstituer les conditions propices à une nouvelle félicité...

Souvenirs souvenirs…

Cinq, dix, vingt ans après avoir convolé en justes noces, interrogeons la mémoire de nos ébats passés. Des étreintes plus fréquentes, une envie de l’autre manifeste, un sensuel appétit pour sa peau et ses zones érogènes, une “caracolade” de plaisir en exponentiel, tel se dressait le tableau des câlins torrides version soirée ou après-midi… appartenant désormais presque à la préhistoire ! Car, de ce sex-fusional bébé couple des premiers temps, il ne reste souvent en bout de course qu’un duo, certes, équilibré dans la vie, mais ayant dépouillé la bagatelle de nombre de ses charmants artifices. De plus en plus confortables dans leur couette moelleuse qui favorise mieux le sommeil réparateur, Monsieur et Madame affichent un manque de disponibilité pour les galipettes, doublé d’un  sexogramme, ou programme des réjouissances, un peu plat. Alors, comment expliquer cette absence de frissons sur la surface lisse d’une intimité un peu plan-plan ?

L’habitude aidant, chacun s’enferme dans ses petites recettes de Plaisir express et codifié, sans plus daigner en sortir.

Du piège de l’acquis…

“Fatiguée !”, résume Nadia qui, après avoir contribué à la pérennité de l’humanité deux fois et travaillé tous les jours de la semaine, a fini par mettre l’amour physique au tout dernier rang de sa to do list“Il ne va pas s’envoler mon Karim ! Si on ne fait pas l’amour pendant une certaine période, on se rattrapera par la suite, en période moins rush…”. Je reporte, tu reportes, nous reportons, vous reportez… Et c’est ainsi que le feu de joie censé vous réconcilier avec une vie bourrée de contraintes oublie d’être rallumé, jusqu’aux calendes grecques… Parce que tous les soirs, à 22 heures, il est acquis qu’on dormira dans les bras du même homme, l’excitation de le perdre et celle de le retrouver ayant disparu ! Faisant du même coup un sort à la soif sexuelle qui se nourrissait auparavant du manque, de la rareté des rencontres ou du “tout nouveau tout beau”, comme nous explique Leïla, notre deuxième anorexique du lit : “C’est vrai qu’au début de la relation conjugale, on témoignait d’une certaine frénésie à vouloir explorer à deux les territoires du plaisir et les positions. J’étais totalement dans une démarche de séduction ; histoire de me faire mousser vis-à-vis de mon conjoint… Lequel, aussi, prenait plus de temps pour les préliminaires, rivalisait d’efforts pour me satisfaire. La relation sexuelle devenait une mise en valeur de la qualité de l’amour tout court qui nous unissait. Mais aujourd’hui, finie la recherche de l’exploit ; comme lui n’a plus rien à prouver et moi non plus, on a baissé progressivement la barre !”. Sans compter que, l’habitude aidant, chacun s’enferme dans ses petites recettes de plaisir express et bien codifié, sans plus daigner en sortir. Une espèce de schéma orthonormé des rapports qu’acceptent, comme une évolution fatale, nombre de couples… Et Siham de renchérir : “Au bout d’un moment, on perçoit presque de manière réflexe les gestes et positions qui amènent l’autre au plaisir. Plus personne ne cherche à sortir des sentiers battus, par confort et par habitude”. Mouna, quant à elle, avoue n’être plus aussi regardante sur son épilation ou la joliesse de sa lingerie : “Quand on a un enfant en bas âge, les siestes coquines sont réduites à néant, et les plages de temps pour s’occuper de soi également… On va désormais très vite à l’essentiel et, poils obligent, dans le noir, s’il vous plaît !”.

Pour la sophistication, on repassera…

Reformatage mental :

“Faisons l’amour, comme si c’était la dernière fois. Encore une fois. Toi et moiii”, c’est ce que dit le refrain d’une célèbre chanson. Et si on s’essayait à mentaliser cette perspective, en tâchant de s’imprégner émotionnellement et sensuellement de l’intensité de notre désir pour lui ? Comme au début de la relation, lorsque se séparer charnellement quelques jours, ou heures, représentait une véritable épreuve, générant le manque de lui, à tous les coups… Lestée d’un angle d’approche à la fois plus hot et plus tendre, bobonne, durant ce laps de temps privilégié, redevient la Jamila aux paupières lourdes et voilées, qui laissait voguer sa libido au creux des flots et se perdait dans des bras forts. Petit hic : comment faire abstraction des parasites : préoccupations du quotidien qui minent ; émissions de télé qui bouffent les soirées ; marmaille qui prend de la place… ? Tout bonnement en remaniant la liste des priorités, pour y glisser, de temps à autre, les quatre lettres coquines suivantes : S.E.X.E. En effet, si on extirpe, au forceps, du temps pour les courses, les repas, la toilette, les devoirs des gamins, le sport ou l’émission Capital sur M6, on doit aussi pouvoir en soutirer quelques grammes pour garantir la santé sexuelle de son couple ! Et attention, on parle bien d’un temps “qualité” et non “quantité” ; en clair, celui où la tête arrête de ruminer méchamment, pour donner la parole à un corps 100 % reconnecté à des sensations de bien-être et de vorace appétit…

“Des efforts esthétiques ne sont pas de trop, car les cheveux gras et le pyjama en pilou véhiculent une piètre image de votre désir.”

Guide pratique de la love affair :

Le reconditionnement du cerveau opéré, il ne reste plus qu’à agir sur l’environnement et la fabrication de “love-stimulants”, en lieu et place des tue-l’amour habituels !

 Dans l’étape 1, quelques efforts de coquetterie et d’esthétique ne sont pas de trop, car le pyjama en pilou, les mollets pas épilés ou les cheveux gras véhiculent généralement une piètre image de votre désir…

Etape 2 : sortir de temps en temps du couple à prolongement familial pour entrer dans un espace à deux, aux jeux d’adultes, avec la plaquette “please don’t disturb”, derrière la porte d’une chambre à coucher close, et un congé parental provisoire et bien mérité. En effet, la posture d’épouse “maman poule à l’excès” risque juste de le borner à investir le creux chaud de votre abondante poitrine, lorsqu’il dort.

Etape 3 : changer de décor et aller zoner ailleurs… Où ? Dans un petit restaurant en amoureux ; à l’hôtel, pour un week-end sans petits monstres ; sous la douche, tout ruisselants…

Enfin, étape 4 : sortir de la paresse sexuelle et relationnelle, en gardant à l’esprit que l’interaction entre deux tourtereaux, de quelque nature qu’elle est, se doit d’être perfectible. Pour cela, on prend carrément les devants et on propose des “j’aimerais que tu…”, plutôt que des “je n’aime pas que tu…”, assortis de messages non verbaux gémissants et de guidage GPS de ses mains. Un minimum de bonne volonté suffit, en général, à vous faire redevenir la déesse sexuelle que vous étiez ! Et lui, prompt à l’émulation, ne tardera pas à vous imiter dans cette voie ! â– 

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