Marrakech. Ancienne médina. Dans une famille nombreuse et misé-rable qui a perdu son patriarche, une veuve met au monde un enfant, symbole à ses yeux d’un heureux présage et signe évident d’une brillante destinée. Mais pas question pour autant de subir le poids de cette énième bouche à nourrir. C’est donc sans vergogne qu’elle le loue aux mendiantes de la médina. Mais Mimoun, le nourrisson, semble avoir un don particulier et se forge très vite une réputa-tion de “véritable génie de la mendicité”. Grisée par l’argent qui afflue, sa mère comprend vite qu’il ne doit pas grandir, sans quoi il ne pourra plu attendrir les passants. Elle l’emmaillote donc pendant des années afin d’empêcher ses membres de se développer, et l’enfant qui grandit quasiment momifié devient une bête de cirque. C’est à cette époque que Mimoun rencontre un beau jour monsieur Salvador, un vieil homme qui le prend sous son aile et fait son éducation… La vie de l’enfant bascule alors dans un autre univers. C’est l’histoire d’une émancipation, d’un être assoiffé de liberté et une esquisse aussi réaliste que poétique des bas-fonds de la société marocaine.