Le combat du cœur et de la raison

Le grand amour, Fouzia l'a connu. Elle fait même partie des chanceuses qui ont épousé l'homme de leurs rêves. Il était beau, gentil, attentionné... Il est devenu jaloux, violent et infidèle. Mais ne dit-on pas que l'amour a ses raisons que la raison ignore ?

A 26 ans, j’étais célibataire, mais je n’habitais pas pour autant avec mes parents. Ma famille est issue d’un milieu modeste et j’ai toujours veillé à ne pas être une charge pour elle. Dès que j’ai été en âge de travailler, je me suis prise en main sans l’aide de personne, n’hésitant pas à changer de ville pour trouver du travail. J’étais constamment entre deux déménagements. Trouver un logement pour une jeune femme seule, ce n’est pas une mince affaire car on a tendance à être mal vue. “Après tout, si c’était une fille sérieuse, elle vivrait avec ses parents ?”, disent souvent les gens bien pensants. Sans compter qu’il suffit qu’on rentre un peu tard le soir pour être soupçonnée de prostitution. En 2007, ma situation était très difficile. Je devais trouver un logement de toute urgence, et comme d’habitude, cette question me pourrissait la vie.

UN DIMANCHE MATIN,

lasse d’affronter tant de difficultés, je me suis accordée une pause, le temps d’un petit déjeuner sur une terrasse de café. Alors que j’étais prête à partir, il est arrivé… Il s’est installé à quelques tables de moi, et ne m’a plus lâchée du regard. Gênée, je me suis levée pour payer, et il m’a suivie, à ma plus grande surprise. Il m’a abordée, m’a dit qu’il voulait absolument me revoir, et m’a demandé mon numéro de téléphone. J’ai d’abord refusé avant de finir par céder. A ce moment précis, je ne m’imaginais rien du tout et je me disais : “Encore un qui veut se moquer de moi”.

CONTRE TOUTE ATTENTE,

il m’a appelée à plusieurs reprises ce matin-là, me suppliant de bien vouloir le revoir. Ma journée ne pouvait pas être pire, alors après tout, pourquoi pas ? Peut-être me ferait-il oublier ma vie pendant quelques instants au moins. Rendez vous a été pris pour l’après-midi. Décidée à ne rien lui dire de ma vie, j’ai fait en sorte d’être joyeuse et légère. Mais à ma surprise, il a insisté pour en savoir plus, me proposant de m’aider dans la mesure du possible. Je lui ai donc tout raconté de ma situation précaire. Il m’a alors fait une proposition à laquelle je ne m’attendais absolument pas : emménager avec lui.

Il était en train de divorcer de sa deuxième épouse, avait d’ores et déjà trouvé un appartement qu’il devait meubler. J’ai bien sûr trouvé ça bizarre, mais au bout de quelques heures passées en sa compagnie, je me suis dit, une fois de plus : “Pourquoi pas ?”

 

IL M’A FALLU UNE SEMAINE

pour tomber follement amoureuse de lui. Il était élégant dans ses manières, romantique, attentionné… Dès le moment où j’ai accepté sa proposition, il a organisé mon déménagement, s’est chargé lui-même de tout régler, et c’est ensemble que nous avons meublé notre nouveau chez nous. Nous avons vécu un an ensemble, sans être mariés, et c’était véritablement les plus beaux moments de ma vie. A l’exception de quelques rares connaissances, personne n’était au courant de notre relation. Nous vivions exclusivement l’un pour l’autre, et tenions loin de nous la terre entière. C’était ça sa conception du couple : être inséparables, et c’est pour cela que mon amour croissait de jour en jour.

SI NOUS TENIONS À GARDER notre relation secrète, c’était surtout pour tenir ses ex-femmes loin de notre vie privée. D’autres auraient été effrayées par un homme qui avait déjà deux mariages à son actif et deux filles issues de ces précédentes unions, mais moi, je lui ai fait confiance. J’ai cru à ses larmes quand il me racontait les misères que lui avaient faites subir ces mégères. J’y ai cru à tel point que j’ai voulu nous protéger d’elles à tout prix. Je lui ai donc demandé de ne pas inviter ses filles à la maison, afin qu’elles ne puissent rien dire de nous à leurs mères respectives.

PUIS, EST ARRIVÉ LE JOUR

où il m’a demandé de l’épouser…

La date du mariage a été fixée au 14 février. Nous nous sommes mariés, et c’est à partir de ce jour que les choses ont commencé à se gâter. La lune de miel ? Oubliée. Moi qui rêvais tant de voyager avec mon amoureux, je devais me faire à l’idée de reporter ce voyage car mon mari avait trop de travail. Lui qui faisait attention à ne laisser personne pénétrer dans notre intimité avait complètement changé d’attitude. Désormais, je devais vivre avec la sonnerie constante de son téléphone qui retentissait à toute heure du jour et de la nuit. Prétextant d’abord son travail, je me suis bien vite rendue compte qu’il avait en fait gardé de très bons rapports avec ses ex-femmes.

NOUS NOUS DISPUTIONS

pour un oui ou pour un non. Il devenait de plus en plus jaloux et ne supportait pas que je travaille pour un inconnu. J’ai dû quitter mon emploi à plusieurs reprises pour le calmer, en attendant qu’il me trouve un travail qui lui convienne. Mais rien ne se présentait à moi, et je devenais malgré moi une femme au foyer. Un jour, au cours d’une grosse dispute, il a osé lever la main sur moi. Je l’ai giflé à mon tour avant de le menacer de divorce. Les mois qui ont suivi n’ont été que disputes, séparations, chantage au suicide de sa part, réconciliations, etc. Jusqu’au jour où je suis partie pour de bon, en découvrant des photos de lui en compagnie d’une autre femme.

JE ME SUIS RÉFUGIÉE

chez mes parents car je n’avais nulle part où aller. Sans travail, je consacrais les quelques économies qui me restaient à entamer une procédure de divorce. Il a lancé une véritable campagne de diffamation à mon encontre et appelait mes collègues pour leur raconter les horreurs que je lui faisais subir, me faisait suivre et photographier espérant pouvoir me surprendre en compagnie d’un autre homme. Quand il s’adressait à moi, c’était pour me menacer et me prévenir que je n’obtiendrais jamais gain de cause. Les procédures de divorce, c’était pour lui une habitude ; les juges, il les connaissait tous… Je n’avais aucune chance, plus d’argent, et c’est la mort dans l’âme que j’ai dû me rabattre sur un divorce à l’amiable.

AU BOUT D’UN AN DE MARIAGE,

 nous avons donc divorcé et trois jours plus tard, nous pleurions dans les bras l’un de l’autre, regrettant d’en être arrivés là. Comme pour me tenir à sa merci, il m’a appris alors que la loi stipulait qu’en cas de divorce à l’amiable, le mari avait la possibilité de revenir sur sa décision dans les trois mois. Plutôt que de me tenir loin de lui, c’est dans ses bras que j’ai pansé mes blessures, en lui pardonnant tout. Mais les trois mois sont passés et il n’a rien tenté, satisfait de cette relation secrète, qui a duré encore deux ans. Pourquoi m’aurait-il épousée à nouveau ?

Cette situation était de loin la meilleure pour lui et lui évitait tous les tracas de la vie conjugale.

AUJOURD’HUI,

 je me fais violence pour ne pas lui téléphoner. Cela fait à peine deux mois que nous avons rompu véritablement le contact, et je prie pour tenir le coup. J’ai beau essayer de rencontrer d’autres hommes, je n’arrive pas à l’oublier. Il est mon médicament quand je me sens mal, et le seul fait d’être dans ses bras me fait tout oublier. Je l’aime encore, toujours. Malgré la trahison et l’enfer qu’il m’a fait vivre, je ne peux m’empêcher d’espérer le jour où nous nous retrouverons. â– 

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