La voix des enfants parlementaires est de plus en plus entendue au sein des débats régionaux. L’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), présidé par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, a lancé en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les sessions régionales du Parlement de l’Enfant. Un événement important qui va « renforcer le sentiment d’appartenance des enfants à leur région, leur permettre d’avoir une meilleure connaissance de ces institutions et de remonter les priorités ainsi que les problématiques de l’enfance spécifiques à chaque région », énumère Lamia Bazir, porte-parole de l’ONDE. Les enfants parlementaires sont au nombre de 395 dont 238 filles et 157 garçons. Côté âge, 71 % ont entre 14 et 16 ans, le reste 10-13 ans. Petite précision, 305 enfants ont été sélectionnés selon le découpage électoral actuel tout en se basant sur l’excellence scolaire, comme le met en avant l’ONDE. Les 90 autres émanent de la liste nationale et ont été choisis sur la base de leurs propositions et projets.
Formations et plan d’actions
« Être parlementaire, c’est aussi porté des valeurs de citoyenneté et d’intérêt public, explique Lamia Bazir. Par conséquence, nous essayons de faire prendre conscience aux enfants qu’il ne s’agit pas que d’eux en tant qu’élus mais qu’il y a des millions d’enfants derrière. Ils sont leur représentant. » Ainsi, les jeunes élus suivent une série de formations techniques et pratiques baptisées le « Kit de l’Enfant Parlementaire » où tout est passé au crible que ce soit la méthodologue du raisonnement ou le processus de priorisation ainsi que les bases de construction d’un projet, bien sûr le tout vulgarisé et enseigné de façon ludique. « Par exemple, nous leur expliquons comment concevoir un projet », détaille-t-elle. Les petits parlementaires ont déjà transmis leurs priorités et leur plan d’action aux responsables de région. « Et il y a certains conseils de région comme celui de Casablanca-Settat qui se sont même engagés à mettre en place une commission de l’enfance », tient à souligner Lamia Bazir, précisant que les priorités évoquées ont été la lutte contre l’abandon scolaire des petites filles, les violences en tout genre ainsi que l’aide à apporter aux enfants en situation de vulnérabilité (enfants des rues, refugiés, etc.) car, comme les jeunes parlementaires l’ont parfaitement rappelé, « tous les enfants ont les mêmes droits » ! Concernant l’abandon scolaire, les petits élus souhaitent se rendre eux-mêmes dans les douars reculés, avec l’aide de l’ONDE, pour sensibiliser les petites filles, tout en faisant des activités au sein des communes rurales pour les pousser à poursuivre leurs études. Mais ces actions proposées et élaborées par les jeunes parlementaires peuvent tout aussi bien être menées avec leurs petits camarades au cœur de leur quartier ou au sein de leur école. Et le point important, c’est l’organisation de ces sessions régionales qui signifie tout bonnement un engagement de la part des institutions pour accompagner ces jeunes parlementaire et leur donner les moyens d’accomplir leurs actions.